dimanche 26 avril 2009

Analyse/Conseil : PASSAT--"PSAT"--Resultats annuels 2008

Code Isin : FR0000038465
Mnémonique : PSAT
Cours extrêmes sur 6 mois : 1.65 / 4.10 euros
Nombres de titres en circulation : 4 200 000
Marché : compartiment C

Actionnariat de référence (source Bloomberg)
Broszio Kirsten : 20%
Broszio Borries : 10%
Jousse Morillon Investissement : 9.74%
Broszio Robin : 5%
Broszio Kirstin : 5%
Tocqueville Finance : 4.94%
Bestinver Gestion SGI : 1.92%
Nestor Investment : 0.80%

Résultats annuels 2008 en belle progression-Prudence pour 2009 !

Présentation
Passat est une société qui commercialise des produits innovants au grand public via la vente assistée par l’image (corners vidéo…). Créée en 1987, l’entreprise est devenue aujourd’hui l’un des leaders européens du secteur. Les produits Passat sont vendus essentiellement auprès de la grande distribution spécialisée et généraliste (BHV, CASTORAMA, LEROY MERLIN...). Passat est ainsi référencé auprès d’environ 130 centrales de la grande distribution en Europe et Amérique du Nord. Le reste des ventes est réalisé par le biais de la VPC (REDOUTE, 3 SUISSES…) et les grossistes.
L’offre de Passat se décline autour d’un portefeuille d’environ 200 références produits actives. Ils sont répartis en 6 grandes familles :
- Cuisine : sous la marque Durandal et Facil Home (ustensiles de cuisson et de cuisine dont gant anti-chaleur)
- Ménage (confort et entretien de la maison) : marque Puissance Verte (articles d’entretien dont la bûche de ramonage) et marque Liseré Vert (articles de Ménages)
- Beauté (produits d’hygiène, soins, confort et sport) : marque ActiForme (Oreiller alvéole, Luge gonflable), Dental Révolution (Brosse à dents électriques…), Spirit Beauty (Corsaire amincissant…)
- Jardin : marque Passat Jardin (avec la fameuse griffe de jardin…), Plein Air (ustensiles de barbecue et graines/fleurs)
- Bricolage : marque Passat Outillage (pistolet peinture, niveau laser…), Stone Guard (imperméabilisant…), Kapro (règle multifonctions)
- Loisirs/Jouets : jeux sous la marque Jorelle Jouets (jouets en bois), Blendy Pens et Spraysa (coloriages, feutres…), marque Passat (cerf volant, coussin relax, pistolets à eaux…)

La répartition du chiffre d’affaires 2008 s’effectue de la manière suivante : France (63%), Etats-Unis (31%) et filiale Européenne (6%).


Dernières news
Passat a communiqué le 09/04/09 ses résultats annuels 2008. Le résultat net se monte à 2.07 millions d’euros en belle progression par rapport au RN 2007. Le chiffre d’affaires 2008 publié le 26/02/09, ressort quant à lui en progression de 6.9% sur l’exercice écoulé, à 50.36 millions d’euros.

Analyse
Au niveau du Résultat net 2008
Les résultats annuels de Passat sont de très bonne facture. Ils surprennent par comparaison avec le premier semestre 2008 où la rentabilité n’avait été que légèrement positive à 0.25 millions d’euros. Le marché ne s’y trompe pas, le cours de la valeur a ainsi augmenté de prés 20% depuis le 9/04/09.
Les efforts engagés depuis maintenant un an, pour remettre Passat en ordre de bataille et lutter efficacement contre la morosité économique ambiante ont été payants. L’entreprise enregistre donc un résultat net par du groupe de 2.07 millions d’euros, soit BNPA (bénéfice net par action) de 0.49 euros. Il affiche donc une progression de 137.4% sur un an glissant, par rapport au résultat net 2007 de 0.87 millions d’euros. Le résultat d’opérationnel qui permet de mesurer la performance intrinsèque de l’entreprise s’établit à 3.96 millions d’euros contre 2.61 millions d’euros sur l’exercice 2007, soit une amélioration de 51.5%.
Ces bons résultats annuels sont le fruit de plusieurs facteurs, différents pour chaque zone géographique.
Tout d’abord les filiales ibériques (Espagne et Portugal) :
Elles ont connu une profonde réorganisation depuis 2007. Celle-ci a permis, une réduction de coûts salariaux, une hausse des ventes et une amélioration des marges brutes permettant aux activités espagnoles et portugaises d’enregistrer une amélioration de leurs résultats opérationnels. Celui-ci s’établit à (0.20 millions d’euros) contre (0.86 millions d’euros en 2007). A noter, que dans l’attente de la publication des comptes consolidés annuels au BALO (normalement fin mai) nous ne connaissons pas à ce jour les résultats nets de ces filiales. On peut cependant les estimer proche de l’équilibre comme sur le premier semestre 2008. A savoir (0.07) millions d’euros sur le S1 2008.
Ensuite la filiale Américaine (Etats-Unis) :
Le résultat opérationnel de cette zone ressort positif à 2.58 millions d’euros (hors dédommagement pour concurrence déloyale reçu de 0.67 millions d’euros) en progression par rapport à ceux de 2007 ou le résultat opérationnel avait atteint (hors dédommagement pour concurrence déloyale reçu de 0.9 millions euros) 2.32 millions d’euros. A noter, que les conditions météorologiques (hiver froid et précoce) ont été très favorables à la bûche d’entretien. On peut donc chiffrer par comparaison au résultat net 2007 qui avait atteint 2.02 millions d’euros, un RN 2008 compris entre 2.1 et 2.3 millions d’euros pour la filiale US de Passat.
En ce qui concerne la France :
Le marché domestique de Passat, renoue sur 2008 avec la croissance. Les réductions de fonctionnement (économie de charges externes, réduction des dépenses de publicité) et une meilleure réussite commerciale permettent au marché français d’afficher un résultat opérationnel en forte hausse. Celui-ci passe de 0.25 millions d’euros sur l’exercice 2007 à 1.58 millions d’euros.

Au niveau du Chiffre d’Affaires 2008
Passat affiche sur l’exercice 2008 un chiffre d’affaires de 50.36 millions d’euros. Soit une progression de 6.9% en comparaison du CA 2007 de 47.12 millions d’euros.
L’année 2008 a été en terme de ventes très irrégulière pour Passat. Le deuxième trimestre et le troisième trimestre ont été exceptionnels par rapport à l’exercice 2007 avec respectivement une croissance de 20.1% à 10.74 millions d’euros et de 33.6% à 16.16 millions d’euros. A l’inverse, le premier trimestre -0.8% à 9.55 millions d’euros et le dernier trimestre -15.4% à 13.9 millions d’euros ont été plus décevants. L’écart important rencontré entre le CA du T3 et du T4 s’explique par un troisième trimestre gonflé exceptionnellement. En effet, l’arrivée de nouveaux produits et le déploiement d’une force de vente renforcée en France, ainsi que le lancement anticipé aux Etats-Unis des campagnes commerciales par les principales centrales américaines ont crée un décalage d’activité. Comme prévu par la direction, l’effet s’est estompé sur le dernier trimestre. Cela a donc amené le T4 a enregistré une performance négative sur un an glissant à 13.91 millions d’euros contre 16.45 millions d’euros en 2007.
Il n’en reste pas moins que l’année 2008 a été très positive pour Passat, dans un environnement économique dégradé. Les marchés français et américains ont affiché de bons résultats. La performance des filiales ibériques est plus mitigée.
Le marché domestique français a bénéficié d’une bonne orientation sur l’année écoulée. Il représente 64% des facturations globales du groupe contre 62.1% en 2007. Le CA de la zone française s’établit à 32.03 millions d’euros en progression de 9.3% contre 29.27 millions sur l’exercice 2007. Cette bonne performance est le fruit de lancements réguliers de produits nouveaux, d’une rationalisation de sa gamme de produits et d’un sourcing plus riche.
Les Etats-Unis ont effectué une bonne année 2008, le CA annuel se monte à 15.42 millions d’euros en hausse de 4.7% contre 14.74 millions d’euros sur l’exercice 2007. Les effets conjugués de conditions météo favorables à la bûche de ramonage et le démarrage anticipé de la campagne commerciale américaine par les grandes centrales américaines ont permis d’obtenir de bons résultats en terme de ventes.
Les filiales Passat Espagne et Passat Portugal ont réalisé une performance commerciale un peu décevante. Cependant, il faut distinguer la filiale portugaise qui poursuit de manière positive son redressement, de la filiale espagnole qui a été touché par la forte crise économique traversée par le pays et l’importante réorganisation commerciale. Ainsi, le CA globale de la zone ibérique s’élève à 2.91 millions d’euros en baisse de 5.7% par rapport au CA annuel de la zone ibérique en 2007.

Perspectives
Passat affiche un discours relativement prudent pour l’année 2009. En effet, le contexte économique dégradé n’incite pas à l’euphorisme. Toutes les filiales de Passat, ainsi que son marché domestique peuvent être impactés par la morosité ambiante. Le marasme économique espagnole suite au dégonflement de la bulle immobilière suscite son lot d’incertitude. La baisse de la consommation des ménages outre atlantique est difficile à évaluer et pourrait entraîner une augmentation importante des retours produits. A cela s’ajoute l’effet défavorable de taux change euros/dollar non précisément chiffrable, pouvant peser de manière importante sur le niveau d’activité 2009. En France, le problème du pouvoir d’achat et la hausse du chômage offre peu de visibilité.
A ce contexte macro-économique délicat s’annonce selon le dernier communiqué de la société une hausse probable des charges externes. Le leader européen de la vente assistée par image souhaite développer et poursuivre son plan de développement commercial dans le but d’optimiser sa capacité d’innovation et sa compétitivité. Cela entraînera nécessairement une progression des dépenses marketing et communication (volontairement compressées cette année).
Face à une année 2009 qui s’annonce des plus incertaine du point de vue de la consommation des ménages, Passat conserve sa ligne rigoureuse de 2008 et préfère malgré les bons résultats 2008, ne pas verser de dividende au titre de l’exercice écoulé.
Cependant, au-delà des points pessimistes précédents, la solidité financière du groupe, sa gestion efficiente, la diversification de son portefeuille clients, et la qualité de ses produits sont des atouts non négligeables pour renforcer ses positions en perspective de la reprise de fin 2009, début 2010.

Fondamentaux
La capitalisation boursière de Passat s’élève au 24/04/09 à 12.77 millions d’euros. Une valorisation boursière toujours faible pour une entreprise qui affiche des ratios financiers et une structure bilantielle de qualité.
Ratios financiers :
- Passat affiche sur la base du dernier cours un PER (price earning ratio) de 6.16
- La société capitalise un peu plus de 25% de son CA
- La marge opérationnelle ressort à 7.9% en hausse de 2.4 points sur l’exercice 2008
- Le BNPA se monte à 0.49 euros par action soit 16% du cours du titre
Structure bilantielle :
- Les capitaux propres de Passat s’élèvent à 22.79 millions d’euros en hausse de 9.1% soit 5.42 euros par action.
- Les dettes financières totales sont en diminution à 2.05 millions d’euros. Soit un gearing de 9%.
- Au niveau de la trésorerie nous ne disposons pas d’informations à ce jour, cela dans l’attente de la publication des comptes consolidés au Balo. Pour rappel, la trésorerie de clôture au S1 2008 était de 2.2 millions d’euros.

Conclusion
Cette publication annuelle, confirme la pertinence du modèle Passat. L’entreprise a su s’adapter à l’environnement économique dégradé de manière efficiente grâce à une gestion rigoureuse de ses coûts sans pour autant pénaliser son développement. Pour preuve, la croissance de ses résultats tant financiers que commerciaux. La société dispose donc, plus que jamais des atouts pour sortir renforcer de cette période difficile. Le premier objectif de notre dernière analyse à 3 euros a été atteint. Maintenant, le second objectif est en ligne de mire. Les 5 euros peuvent être une cible réaliste à horizon 6 mois.


FB


L’analyse sera mise à jour lors de la publication des comptes consolidés au Balo et de la publication du rapport annuel 2008.

Prochaine analyse du titre lors des résultats du premier semestre 2009

mardi 14 avril 2009

Liste des paradis fiscaux de l’OCDE : coup d’épée dans l’eau ?

Les paradis fiscaux et les centres financiers offshore, occupent aujourd’hui une place clé dans la finance mondiale. Ainsi, on estime à environ 10.000 milliards de dollars d’actifs financiers détenus et gérés dans ces paradis fiscaux. De fait, vu l’importance des sommes en jeu, il est nécessaire de mieux superviser et de mieux réglementer ces territoires, sinon tous les efforts des grands pays de ce monde pour encadrer la finance internationale et éviter de nouvelles crises resteront vains.
La décision prise par le G20 de sanctionner les Etats fiscalement non coopératifs, a amené l’ OCDE à publier le 2 avril dernier, quatre listes sur les différents centres financiers du monde au sujet de leur niveau d’application des normes fiscales internationales.
La première liste «liste blanche» comprend selon l’OCDE : les juridictions qui ont largement appliqué la norme fiscale admise au niveau international. C'est-à-dire avoir signé au moins douze conventions bilatérales de double imposition.
La seconde «liste grise» (qui comprend en réalité deux listes) recense toujours selon l'OCDE : Tout d’abord les paradis fiscaux qui ont pris des engagements concernant la norme fiscale admise au niveau international, mais ne l’ont pas encore largement appliquée et ensuite les autres centres financiers qui ont pris des engagements concernant la norme fiscale admise au niveau international, mais ne l’ont pas encore largement appliquée.
La troisième liste «liste noire» comprend : les juridictions qui ne sont pas engagées à appliquer la norme fiscale admise au niveau international. Quatre pays figuraient sur cette liste (Uruguay, Costa Rica, Philippines et Malaisie). Le secrétariat de l’OCDE a annoncé le jeudi 7 avril que ces quatre pays ont pris l’engagement de suivre et respecter les normes fiscales internationales. De fait, ils appartiennent dorénavant à la «liste grise» composée de 42 pays qui doivent faire des efforts de transparence et de coopération fiscale.
Pour établir ces listes, l’OCDE retient 4 critères pour définir si un Etat ou un centre financier est un paradis fiscal ou non :
-L’absence de transparence sur le régime fiscal
-Des impôts et taxes inexistants ou insignifiants
-Un secret bancaire strict, refusant l’échange de renseignements fiscaux avec d’autres Etats
-Le fait d’attirer des sociétés écran « boite aux lettres » ayant une activité fictive

Le bilan de ces listes est très partagé. Si certains se félicitent, beaucoup émettent des critiques. La liste noire, aujourd’hui vide après le retrait des quatre pays la composant, apparaissait comme très limitée. Et pour cause, les principales places financières (Iles Cayman, Iles Vierges britanniques, Liechtenstein…) généralement les plus visées en matières d’évasions fiscales figurent sur la « liste grise ». De plus, les Iles Anglo-normandes, Jersey et Guernesey et l’Ile de Man pourtant accusées d’accueillir une importante partie de la fraude fiscale européenne, ont été inscrites sur la « liste blanche »… Ces territoires sont donc considérés comme des juridictions qui appliquent largement les normes fiscales internationales… A l’inverse le Luxembourg, la Belgique et l’Autriche se retrouvent dans la « liste grise ». Pour finir, Macao et Hong Kong n’apparaissent pas explicitement sur les listes de paradis fiscaux. Ces deux territoires connus pour leur fiscalité avantageuse sont juste mentionnés comme « région administrative spéciale » de la Chine*, classée elle dans la « liste blanche »

Malgré les critiques pouvant être émise sur la qualité et la véracité des listes établies par l’OCDE, il n’en reste pas moins que les Etats réunis lors du G20 sont en train d’étudier le ou les régimes de sanctions possibles contre les Etats fiscalement non coopératifs et contre ceux qui utilisent et profitent de ces Etats. A ce jour les services fiscaux sont assez démunis. Cependant, plusieurs idées circulent : pénaliser les établissements financiers qui continueraient leurs relations avec des centres non coopératifs, taxer fortement les transactions avec ces pays, relever les exigences de fonds propres des banques disposant de filiales dans ces Etats, audits répétés pour ceux qui utilisent des institutions de ces pays, interdire aux entreprises d’un pays donné de détenir des actifs dans des paradis fiscaux, voir même modification des relations bilatérales avec les membres récalcitrants… Cette question des éventuelles sanctions sera traitée en septembre prochain, lors du prochain G20.

Les trois listes publiées par l’OCDE :

Liste Blanche "White list" :
Argentine, Australie, Afrique du Sud, Barbades, Canada, Chine*, Chypre, Corée du Sud, République Tchèque, Danemark, Espagne, Emirats Arabe, Etats-Unis, Finlande, France, Allemagne, Grèce, Guernesey, Hongrie, Hollande, Islande, Irlande, Iles Vierges, Ile de Man, Italie, Ile Maurice Japon, Jersey, Malte, Mexique, Nouvelle Zélande, Norvège, Pologne, Portugal, Russie, Seychelles, Slovaquie, Suède, Turquie, Royaume-Uni.

Liste Grise "Grey list" : (Paradis fiscaux identifiés en 2000 par l’OCDE)
Andorre, Anguilla, Antigua et Barbuda, Aruba, Bahamas, Bahrein, Belize, Bermudes, Iles Vierges anglaises, Iles Caïmans, Iles Cook, Iles Turks et Caicos, Dominique, Gibraltar, Grenade, Liberia, Liechtenstein, Iles Marshall, Monaco, Montserrat, Nauru, Antilles Néerlandaises, Niue, Panama, Saint Kitts et Nevis, Sainte Lucie, Saint Vincent et grenadine, Samoa, San Marin, Vanuatu.
Liste Grise : (Autres centres financiers)
Autriche, Belgique, Brunei, Chili, Guatemala, Luxembourg, Singapour, Suisse.

Ex Liste Noire "Black list" :
Costa Rica, Malaisie, Philippines, Uruguay


FB

jeudi 2 avril 2009

Polémique sur les parachutes dorés des grands patrons

Le problème ou la question des indemnités de départ est aujourd’hui au cœur de l’actualité. Qu'elles soient justifiées ou non, elles suscitent actuellement une véritable polémique. Parachute doré, golden parachute, retraite chapeau et stock-options deviennent des expressions taboues. En effet, crise économique oblige, les indemnités des grands patrons font de plus en plus scandale. Elles paraissent disproportionnées en comparaison des salaires perçus par la grande majorité des salariés. En effet, leurs montants sont parfois impressionnants. Pourtant, certaines « normes » existent. Il s’agit essentiellement des recommandations de l’AFEP (Association Française des Entreprises Privées) et du MEDEF adoptées à l’automne 2008. Un plafond a ainsi été fixé à 24 mois de rémunération incluant salaire, plus part variable. Le problème étant que ces recommandations ne sont pas beaucoup suivies. Pour preuve selon une étude du cabinet Hewitt Associates réalisée en 2008, sur les sociétés composant l’indice SBF 120, 79% des dirigeants se sont vu attribuer des indemnités de départ et 27% d’entre eux ont obtenu des parachutes dorés supérieurs au plafond préconisé par l’AFEP et le MEDEF.
Patronat et pouvoirs publiques essayent donc d’inciter à la modération voire même de les réguler. Le problème étant que légiférer sur ce sujet est très difficile. Plusieurs lois ont ainsi tenté de réguler un peu le système (loi Breton de juillet 2005 : qui soumet globalement les éléments de rémunération exceptionnels et différés au vote des actionnaires) ; (Amendement Balladur en 2006, qui demande aux conseils d’administration de définir un quota de stock-options que les dirigeants doivent conserver tant qu’ils sont en poste) ; (loi Tepa d’août 2007 qui impose que les indemnités de départ soient soumises à des obligations de performance). Hormis ces lois, pour l’essentiel, c’est l’autorégulation qui est la norme.
Le 30 mars dernier, l’Etat français a donc décidé d’agir encore une fois, en encadrant la rémunération des dirigeants de certaines entreprises. Les entreprises sur lesquelles, son influence est notable. Le gouvernement a donc utilisé la voie réglementaire via un décret, pour essayer de normaliser les abus des années et des mois passés. Le décret concernera ainsi les entreprises publiques, les grandes banques et constructeurs automobiles aidés par l’Etat, et les entreprises bénéficiaires du FSI (Fonds Stratégique d’Investissement). Ce décret s’appliquera au moins jusqu’à fin 2010. Cependant, son application varie selon deux cas de figure. Tout d’abord les entreprises aidées par l’Etat, c'est-à-dire banques et constructeurs automobiles. Celles-ci verront leurs rémunérations, parts variables et éventuelles indemnités de départ encadrées. Stock-options et attribution d’actions gratuites seront bannies pour les années 2009 et 2010. Les bonus existeront toujours mais resteront conditionnés par des critères de performance que devra fixer le conseil d’administration.
Ensuite, les entreprises publiques qui devront respecter des principes et des règles de gouvernance de haut niveau en termes d’éthique. Indemnités de départ et parts variables seront encadrées.
Pour les entreprises dont les FSI auraient pris une participation, comme l’équipementier Valeo, elles ne sont pas concernées par le décret en question. Le FSI est juste invité à prendre en compte avant toute prise de participation, le respect des règles éthiques qui s’appliquent aux entreprises du secteur public.
Pour les autres entreprises, c'est-à-dire 99% des entreprises françaises, elles devront respecter le code de bonne conduite édicté par le MEDEF et AFEP.
Avec ce décret, le gouvernement essaye davantage de faire pression sur les comportements de certains patrons, comme sur les pratiques de certaines entreprises. La volonté du gouvernement n’était donc pas de légiférer. En effet, encadrer les rémunérations patronales globalement, serait contreproductif, porterait atteinte à la liberté d’entreprendre et à la compétitivité française. Comme le dit François Fillon : « Avec une loi, on changerait de système ».


**Palmarès des plus gros parachutes dorés depuis 1999**

1 / Stanley O’Neal / Merril Lynch / 2007 / 122 millions d’euros
2 / Charles Prince / Citigroup / 2007 / 71.8 millions d’euros
3 / Rijkman Groenink / ABN AMRO / 2007 / 32 millions d’euros
4 / Carly Fiorina / Hewlett-Packard / 2005 / 31 millions d’euros
5 / Jean Marie Messier / Vivendi Universal / 2002 / 20.5 Millions d’euros
6 / Peter Kraus / Merril Lynch / 2008 / 20 millions d’euros
7 / Antoine Zacharias / Vinci / 2006 / 12.9 millions d’euros
8 / Richard Fuld / Lehman Brothers / 2008 / 12.7 millions d’euros
9 / Jean Marc Espalioux / Accor / 2006 / 12 millions d’euros
10 / Martin Sullivan / AIG / 2008 / 10.5 millions d’euros
11 / Phillipe Jaffré / ELF / 1999 / 10 millions d’euros
12 / Daniel Bernard / Carrefour / 2005 / 9.8 millions d’euros
13 / Noël Forgeard / EADS / 2006 / 8.5 millions d’euros
14 / Peter Wuffli / UBS / 2007 / 7.9 millions d’euros
15 / Alain de Pouzilhac / Havas / 2005 / 7.8 millions d’euros
16 / Richard Syron / Freddie Mac / 2008 / 7.15 millions d’euros
17 / Daniel Mudd / Fannie Mae / 2008 / 7.15 millions d’euros
18 / Jean Pierre Tirouflet / Rhodia / 2003 / 7 millions d’euros
19 / Patricia Russo / Alcatel / 2008 / 6 millions d’euros
20 / Alain Fishman / Washinghton Mutual / 2008 / 4.9 millions d’euros
21 / José Luis Duran / Carrefour / 2008 / 4.77 millions d’euros
22 / Philippe Germond / Atos Origin / 2008 / 4.67 millions d’euros
23 / Serge Weinberg / Pinault Printemps Redoute / 2005 / 5.3 millions d’euros
24 / Gilbert Mittler / Fortis / 2008 / 4 millions d’euros
25 / Thierry Morin / Valeo / 2009 / 3.2 millions d’euros ??
26 / Jean Pierre Rodier / Pechiney / 2003 / 3 millions d’euros
27 / Pierre Blayau / Moulinex / 2000 / 3 millions d’euros
28 / Gérard Le Fur / Sanofi-Aventis /2008 / 2.7 millions d’euros
29 / Laurence Danon / Printemps / 2007 / 2.5 millions d’euros
30 / Frank Dangeard / Thomson / 2008 / 2.29 millions d’euros
31 / Denis Gauthier Sauvagniac / UIMM / 2007 / 1.5 millions d’euros
32 / Jean Paul Votron / Fortis / 2008 / 1.3 millions d’euros


FB


Source : Les Echos « Hit parade des parachutes dorés », Planet.fr « Les plus gros parachutes dorés en 2008 », L’Express « Parachutes dorés, stock-options une polémique sans fin » , Libération « Parachutes à gogo ».

 
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