lundi 19 janvier 2009

Nouveau plan de soutien pour les banques britanniques

Londres annonce un nouveau plan pour soutenir les banques.

Le gouvernement anglais a annoncé le 19 janvier la mise en place d’un nouveau plan de soutien aux banques. Ce second plan en quatre mois, s’avère nécessaire pour faire face à une crise financière de très grande ampleur. En effet, la crise financière a contaminé la sphère économique. Les autorités doivent de nouveau agir, afin de restaurer la confiance, soutenir l’économie et stabiliser le système financier.
Le début du communiqué du ministère des Finances résume bien les raisons de cette seconde intervention : « Avec un ralentissement économique mondial qui s’est intensifié dans les deux derniers mois, le gouvernement annonce aujourd’hui un train complet de mesures pour renforcer la stabilité du système financier, accroître la confiance et la capacité à prêter et enfin soutenir la reprise de l’économie ».

Ce deuxième plan fait suite à celui mis en place en octobre 2008. A l’époque, Londres avait injecté 37 milliards de livre (41 milliards d’euros) directement dans les grandes banques britanniques (trois d’entre elles avaient été nationalisées partiellement : Royal Bank of Scotland, Lloyds TSB et HBOS), 250 milliards de livres (275 milliards d’euros) de garanties avaient été alloués pour leurs émissions de dette moyen terme et la Banque d’Angleterre avait proposé 200 milliards de livres (220 milliards d’euros) de refinancement court terme.

Le gouvernement de Gordon Brown entend négocier avec les banques participantes des « accords visant à établir des engagements précis et quantifiés sur les prêts » auxquels les banques « seront liées et qui seront audités de l’extérieur ».
Les grandes lignes de ce nouveau plan de soutien aux banques visent en priorité à « faire disparaître les freins actuels aux prêts » et « offrir un plan de protection du capital et des actifs des banques ». Pour répondre à ces objectifs voici les grandes lignes du plan :

-Extension de la fenêtre d’escompte de la Banque d’Angleterre. Celle-ci passe de 30 jours à 1 année en échange d’intérêts plus élevés de 25bps. Cette mesure permettra aux banques de continuer d’avoir accès à des liquidités long terme sur demande.

-Création d’un système de garantie pour les produits issus de la titrisation (ABS : Asset Backed Securities) à partir du mois d’avril.

-Identification par les banques de leurs actifs les plus risqués qui pourront être garantis par l’Etat anglais. Celui-ci devenant un super assureur des établissements financiers. L’Etat garantirait (si ces actifs venaient à complètement s’effondrer), jusqu’à 90% de la baisse. Ce service s’effectuerait moyennant une commission sur les actifs assurés. Le montant global de cette mesure dépendra du nombre de banque souhaitant s’assurer. Il pourrait potentiellement s’élever à environ 100 milliards de livres (110 milliards d’euros).

-Mise en place d’un fonds spécial dédié à l’achat « d’actifs de haute qualité du secteur privé », c'est-à-dire des billets de trésorerie, des obligations de sociétés…Ce fonds sera doté de 50 milliards de livres (55 milliards d’euros). Cette mesure devrait permettre aux banques de libérer des liquidités.

Alistair Darling, le ministre des finances britannique a estimé à la BBC que la mise en place de ce second plan était « dans l’intérêt le plus large » soulignant que « si le système s’écroule, chacun d’entre nous aura de sérieux problèmes. Cela pourrait abattre l’économie ».

Parallèlement à l’annonce du nouveau plan soutien aux banques, Royal Bank of Scotland, l’une des premières banques du pays estime s’attendre à une perte pouvant atteindre jusqu’à 28 milliards de livres (31 milliards d’euros) sur l’exercice 2008. Le titre qui avait déjà perdu 37% la semaine dernière, a chuté aujourd’hui de prés de 70% avec un point bas à 71.18%.
La banque chiffre en première estimation sa perte annuelle hors éléments exceptionnels à 7 ou 8 milliards de livres (7.8 à 8.9 milliards d’euros) pour l’exercice 2008, plus des éléments exceptionnels (dépréciation d’actifs) pour 15 à 20 milliards de livres (16.6 à 22.2 milliards d’euros) liés à des écarts d’acquisition provenant de l’achat de ABN Amro en 2007.
RBS a aussi annoncé lundi 19/01/09, avoir trouvé un accord avec le Trésor britannique pour convertir les 5 milliards de livres d’actions préférentielles que celui-ci détient, en actions ordinaires. Dans cette opération, l’Etat anglais pourrait voir sa participation dans le capital de RBS passait de 57.9% actuellement à prés de 70%. RBS publiera ses résultats annuels définitifs le 26 février.


FB
Lien du communiqué du Trésor Britannique :
www.hm-treasury.gov.uk/press_05_09.htm

vendredi 9 janvier 2009

L'affaire Satyam : l'Enron indien

L’affaire Satyam est aujourd’hui désignée par de nombreux observateurs comme l’affaire Enron de l’Inde. Le comparatif est de mise. Ramalinga Raju, 54 ans, nommé entrepreneur de l’année 2007 par Ernst&Young, pdg de la SSII Satyam Computer Services a avoué le mercredi 7 janvier avoir manipulé les comptes de sa société pendant plusieurs années. Il a ainsi, par exemple sur le dernier trimestre gonflé la marge opérationnelle en affichant celle-ci à 24% alors qu’elle ne représentait que 3% du chiffre d’affaires et surévalué son CA de 22%. Les fraudes comptables porteraient sur environ 1 milliard de dollars. Suite à ces révélations Mr Raju a démissionné de ses fonctions. Dans une lettre transmise à son conseil d’administration et à la SEBI (Securities and Exchange Board of India) l’équivalent de l’AMF, Ramalinga Raju décrit ses manipulations comme minimes à leurs débuts puis de plus en plus grosses avec le temps. « Ce qui a commencé comme un écart marginal entre le bénéfice opérationnel réel et celui reflété par les livres de comptes, n’a cessé de croître au fil des années. Il a atteint des proportions ingérables au fur et à mesure de la croissance de l’entreprise ».
La découverte de l’escroquerie a été rapide. Elle a pris moins d’un mois. Mi décembre 2008, Satyam annonce à la surprise générale son intention de vouloir racheter pour 1.6 milliards de dollars deux entreprises de BTP, Maytas Properties et Maytas Infrastructure. La diversification paraît hasardeuse. Elle l’est en effet. Les deux groupes appartiennent à la famille Raju et se trouvent en difficulté. Les actionnaires du groupe rejettent en bloc l’opération. L’action s’effondre. Cette chute du titre aurait provoqué le réajustement d’un dépôt de garantie en actions associé à un emprunt de 1 milliard de dollar. Pour le fondateur de Satyam, sa dernière chance a échoué « Il s’agissait de la dernière tentative pour remplacer des actifs fictifs par des vrais » a-t-il déclaré. Quatre membres de son conseil d’administration décident de démissionner et la fusion a échoué. Il ne restait plus à Ramalinga Raju qu’à avouer. Suite aux déclarations de son président, Satyam cotée à la fois à Bombay et New York a été impitoyablement sanctionnée par les marchés. L’action a ainsi dévissé de 78% à la bourse de Bombay et de 90% à Wall Street.
L’affaire fait grand bruit en Inde. Elle touche en effet le quatrième fournisseur de services informatiques Indien. L’entreprise Satyam Computer Services a été créée en 1987, elle compte 53000 salariés, travaille avec 185 des 500 plus grandes entreprises mondiales, et est présente dans 66 pays à travers le monde. Pour le président de la SEBI, C.B Bhave l’affaire qui touche Satyam « est un événement d’une magnitude effrayante et le premier du genre ». En effet, le scandale pose encore la question de la fiabilité des commissaires aux comptes. PricewatherhouseCoopers qui a audité Satyam n’avait apparemment rien décelé. Maintenant, la situation jette le doute sur les autres grands groupes indiens qui craignent suite aux révélations du président de Satyam de subir une certaine méfiance et de voir leur réputation atteinte. Les milieux d’affaires indiens sont de fait très inquiets, quant à l’impact de l’affaire sur les investisseurs internationaux.

FB


Pour voir la lettre de Ramalinga Raju à son conseil d’administration
http://economictimes.indiatimes.com/articleshow/msid-3946470,prtpage-1.cms

jeudi 8 janvier 2009

Le bilan des bourses 2008 : Année Noire

Le bilan des bourses 2008 est très sévère. Alors que l’année 2007 s’était clôturée sur une note quasi stable (Cac40 en hausse de 1.31%, Dow Jones de 6.33%…), l’année 2008 pourrait se résumer par: «Annus horribilis», «Année Noire», «Année à oublier», «Année cauchemardesque»…Les qualificatifs ne manquent pas pour désigner le bilan des bourses mondiales 2008. Pas de doute, 2008 restera dans les annales historiques, comme l’une des plus mauvaises années pour les places boursières mondiales. En effet, l’année 2008 a été très tourmentée pour les marchés financiers mondiaux.
Les problèmes ont commencé en janvier par l’affaire Kerviel, se sont poursuivis par une crise des subprimes qui a entraîne les banques US puis mondiales dans une tourmente financière jamais vue. Tout d’abord, le 14 mars avec le sauvetage de Bear Stearns, puis la quasi nationalisation début septembre des établissements de refinancement hypothécaires américain Freddie Mac et Fannie Mae suivis le 14 septembre par la mise sous la protection du Chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites de Lehman Brothers et du rachat le même jour (pour éviter sa mise en faillite) de Merril Lynch par Bank of America. Le lendemain, l’ex premier assureur mondial AIG se fait nationaliser. En Europe, le même mois les banques Dexia, Fortis et Bradford & Bingley sont nationalisées. L’année 2008 se termine par les grosses difficultés de financement des constructeurs automobiles aux Etats Unis, et avec le scandale Madoff (Voir article du 16/12/08 : le schéma de Ponzi de Bernard Madoff) pour une fraude présumée de 50 milliards de dollars, touchant de plein fouet le secteur bancaire mondial déjà très éprouvé. Pour couronner le tout, cette année a été marquée par une envolée des matières premières avec notamment un baril de pétrole au plus haut à 147 dollars le 11 juillet, l’explosion du chômage aux Etats-Unis et son entrée en récession.
Ainsi, l’indice japonais Nikkei a clôturé l’année en chute de 42.12% le plus fort plongeon depuis 58 ans. L’indice Ibex-35, de la bourse de Madrid perd sur l’année prés de 40%, sa plus forte baisse depuis sa création en 1992. La bourse de Hong-Kong a achevé l’année sur un repli de 48.3%, plus forte baisse depuis 34 ans. La bourse de Paris a terminé 2008, la plus mauvaise année depuis 21 ans, par une chute de 42.68% du Cac40. La liste des records est encore longue… Le bilan boursier 2008 se solde avec une chute de la capitalisation boursière des grandes bourses mondiales, d’environ 25 000 milliards de dollars.


Récapitulatif : Bilan 2008 des Bourses

Europe
Bourse de Reykjavik : -94.4%
Bourse de Moscou (indice RTS) : -72.4%
Bourse de Belgique (indice Bel20) : -53.7%
Bourse de Helsinki : -53.4%
Bourse de Prague : -52.7%
Bourse d’Oslo : -52.8%
Bourse Amsterdam (indice AEX) : -53.32%
Bourse Lisbonne (indice PSI-20) : -49.52%
Bourse de Copenhague : -46.6%
Bourse de Paris (indice Cac40) : -42.68%
Bourse de Francfort (indice Dax) : -40.4%
Bourse d’Espagne (indice Ibex-35) : -39.9%
Bourse de Stockholm : -38.8%
Bourse Suisse (indice SMI) : -34.5%
Bourse de Londres (indice FTSE) : -31.33%

Amérique du Nord
Bourse US (indice Dow Jones) : -33.8%
Bourse Toronto (indice TSX) : -35.46%
Bourse US (indice Nasdaq) : -40.5%

Asie et Océanie
Bourse de Shanghai : -65.5%
Bourse de Bombay : -52%
Bourse de Hong Kong : -48.3%
Bourse du Japon (indice Nikkei) : -42.12%
Bourse de Sydney (indice SP/ASX200) : -41.3%

Bourse Afrique
Bourse du Ghana : +50%
Bourse de Tunis (indice Tunindex) : +10.7%

Bourse Amérique Latine
Bourse d’Equateur : +22%
Bourse du Mexique (indice IPC) : -24.1%
Bourse d’Argentine (indice Merval) : -49.9%

FB

dimanche 4 janvier 2009

Analyse : RUEDUCOMMERCE -- RDC

Code Isin : FR0004053338
Mnémonique : RDC
Cours extrêmes sur 6 mois : 2.31 / 5.99 euros
Nombres de titres en circulation : 11 089 748
Marché : compartiment C

Actionnariat de référence (source Bloomberg)
APAX : 11.90%
Patrick JACQUEMIN : 8.91%
Gauthier PICQUART : 8.64%
NOBEL compagnie financière : 7.74%
ESD/PESD : 7.28%
GALILEO : 6.48%
FEDERAL GESTION (Federal croissance) : 1.60%
GLOBAL INVESTMENT (Oyster lifestyle) : 0.78%
FEDERAL GESTION (Suravenir reference) : 0.35%
GLOBAL INVESTMENT (Oyster selection) : 0.02%

Chiffre d’affaires en faible hausse et bénéfice net en repli sur le S1
Présentation
La société Rueducommerce a été créée en 1999 par Patrick Jacquemin et Gauthier Picquart. Dés sa création, l’entreprise s’est spécialisée via son site internet « Rueducommerce.com » dans la distribution en ligne de produits high-tech (informatiques et électroniques) auprès des particuliers. En 2001, l’entreprise propose un service dédié aux Entreprises et Collectivités. En 2006, l’entreprise lance sur son site un espace de petites annonces gratuites généralistes et ouvre un site internet en Espagne « Avenidadelcomercio.es ». La même année, la société décide de créer une régie publicitaire, pour développer la publicité sur le site et accroître ses revenus. En 2007, Rueducommerce passe à la vitesse supérieure sur le segment pro et crée un site dédié aux professionnels (entreprises et administrations) « Rueducommerce-pro.com ». Cette même année, Rueducommerce étend ses activités par la création d’une galerie marchande sur son site. Cette galerie fédère 700 sites commerçants partenaires dans des domaines très variés non couverts par l’entreprise comme le bricolage, l’électroménager, le sport, la mode…Rueducommerce fait profiter de sa visibilité, notoriété et audience aux sites inscrits dans la galerie. En échange, Rueducommerce prélève une commission sur les ventes réalisées. Fin 2007, l’entreprise propose pour ses clients des services d’assurances (vol, casse), d’extension de garantie et d’assistance à domicile (maintenance dépannage).
Le chiffre d’affaires se répartit comme suit :
-Ventes de produits High-Tech (informatiques, électroniques) : 95.7% dont 89.3% au particuliers et 9.7% aux professionnels.
-Ventes d’espaces publicitaires et prestations de services : 4.3%
97% du chiffre d’affaires est réalisé en France Métropolitaine.

Dernière News
Rueducommerce a publié au mois de novembre dernier ses résultats semestriels (CA et RN). Ils se traduisent par un repli du résultat net sur le S1 2008. Le RN se chiffre ainsi à 0.6 million d’euros contre 2.2 millions d’euros pour le premier semestre de l’exercice 2007/2008. Concernant le chiffre d’affaires, il est en progression de 2.8% sur le semestre à 138.4 millions d’euros mais en diminution sur le second trimestre de 2.3% à 72.4 millions d’euros contre 74.1 millions d’euros à la même période un an plutôt.

Analyse
Au niveau des résultats semestriels
Dans un environnement économique dégradé, Rueducommerce a enregistré sur le premier semestre 2008 un résultat net de 0.6 million d’euros en repli de 72% par rapport au S1 2007/2008. Ce résultat en déclin, a été impacté (hors contexte économique perturbé) par une augmentation des charges externes et des charges de personnels.
Les charges externes ont augmenté sur la période de 33.1% en passant de 10.9 à 14.5 millions d’euros. Trois facteurs expliquent cette forte hausse :
-Les frais d’investissements nets pour la galerie marchande ont continué à augmenter. Le communiqué de la société chiffre cette hausse à 0.5 million d’euros supplémentaire par rapport au S1 2007/2008. Sur l’exercice 2007/2008 les coûts d’investissements globaux pour la galerie se montaient à 2.7 millions d’euros. On peut donc estimer l’impact des investissements sur la galerie pour le S1 2008/2009 entre 1.5 et 1.9 millions d’euros.
-Les investissements publicitaires ont connu une forte croissance suite au lancement en juin 2008 de l’offre « les 1 euros ». Ces investissements ont été conséquents puisqu’ils ont donné lieu à une campagne publicitaire à la fois TV et Online conjuguée à un dispositif d’affichage dans le métro parisien. Le montant de ces investissements que l’on peut estimer supérieure à un million d’euros n’est pas chiffré par l’entreprise.
-Le ralentissement du marché High-Tech a provoqué un effet ciseau pour Rueducommerce. En effet, en valeur le marché High-tech a connu une diminution, cependant la croissance en volume s’est poursuivie. Ainsi, pour un chiffre d’affaires quasiment identique au semestre dernier, le nombre de commandes et de produits vendus a augmenté. La société estime cette hausse à environ 10%. Mécaniquement, les charges inhérentes à la hausse des volumes : logistique, transport et personnel administratif ont progressé.
Rueducommerce a connu sur le semestre écoulé une augmentation des charges de personnels de 35.5%. Cette hausse résulte du recrutement de 28 personnes en CDI et de 19 personnes en CDD. Soit une croissance des effectifs de 19% à 293 salariés. Ce surcroît de frais de personnels s’explique :
-Par la création d’une équipe dédiée aux « packs 1 euros »
-Par la nécessité d’accroître les effectifs pour conserver une qualité de service, nécessaire avec la croissance et les ambitions de l’entreprise.
-Par une augmentation des personnels administratifs pour répondre à une croissance des volumes sur les produits High-Tech.

Par ailleurs, la marge brute a atteint sur le S1 2008/2009, un niveau jamais obtenu auparavant. Elle s’élève à 23 millions d’euros soit un taux de marge brute de 16.6% en forte progression de 17.3% par rapport au S1 2007/2008 ou elle se montait à 19.6 millions d’euros pour un taux de marge de 14.5%. La performance est encore plus remarquable en la comparant au S1 2006/2007 où la marge brute était de 14.4 millions d’euros pour un taux de marge brute de 12.5%. En deux ans la marge brute s’est ainsi améliorée de 37.3%.
Cette performance a pu être obtenue notamment grâce au développement des services (assurances, extension garantie…), de la Galerie marchande et de la régie publicitaire aux charges fixes moins élevées.

Au niveau du chiffre d’affaires
Rueducommerce a connu sur le S1 2008/2009 une faible croissance de son CA. Celui-ci a en effet progressé de seulement 2.8% sur un an glissant. Il se monte à 138.4 millions d’euros pour 134.7 millions sur le S1 2007/2008. Si on prend en compte les ventes réalisées via les partenaires de la Galerie marchande le CA se monte à 143.8 millions d’euros. Soit 5.4 millions d’euros de CA généré (environ 4% du CA global) via la galerie. Une performance qui a été multipliée par 16 depuis un an, et qui positionne la galerie comme un véritable relais de croissance pour la société.
Il est à noter cependant que le CA de Rueducommerce a connu une baisse de 2.3% à 72.4 millions d’euros sur T2, contre une hausse de 8.9% sur le T1. La société a donc souffert sur le T2 de l’environnement économique morose et de la baisse du pouvoir d’achat. Ce climat de ralentissement généralisé a pesé inéluctablement sur ses ventes. Rueducommerce défend sa médiocre performance du T2 par une volonté de ne pas baisser ses prix dans un contexte de forte pression baissière de la part des concurrents. L’entreprise ne souhaite pas acquérir ou conserver des parts de marché à n’importe quel prix.

Perspectives pour le T4 et 2009
Dans l’environnement difficile de la fin d’année 2008, le T3 (trimestre clé pour Rueducommerce) ne se présente pas forcément sous les meilleurs auspices. Les différents instituts qui analysent le marché de l’e-commerce estiment que l’année 2008 sera négative en terme de progression par rapport à 2007. Ainsi, l’institut GFK estime que le marché se dirige pour l’année 2008 vers une stagnation voir une régression. Les perspectives pour 2009 sont pour l’instant très incertaine. Pascal Dahan, directeur général de Rueducommerce estime dans un article du Monde du 27/12/08 que les ventes de Noël ont été « Ni euphorique, ni catastrophique » et que « Vu le climat général et les mauvaises nouvelles c’est satisfaisant » « le bilan est conforme à nos attentes ».
Pour essayer de prévenir, une année 2009 s’annonçant comme difficile, Rueducommerce continue de développer des relais de croissance. Le groupe vient ainsi de lancer début janvier 2009, la carte Rueducommerce en partenariat avec Cofinoga. Cette carte devrait permettre après les investissements de lancement, de générer des commissions intéressantes pour l’amélioration de la marge brute de l’entreprise.
Les ambitions 2009 de Rueducommerce sont de continuer son développement via une croissance rentable. L’entreprise se basera pour y parvenir sur le développement de son cœur de métier le High-Tech et la galerie marchande. L’objectif 2009 restant toujours de devenir la 1ere plateforme de e-commerce en France.
Il est à noter également que Rueducommerce fait état dans son rapport financier semestriel de l’étude de plusieurs acquisitions de petites tailles, complémentaire à ses activités.

Les fondamentaux
La capitalisation boursière du titre est au 02/01/09 de 28.49 millions d’euros. Cette capitalisation ridicule ne correspond pas aux fondamentaux de Rueducommerce. Plusieurs éléments montrent la valorisation injustifiée de la société. Voici, les points clés du bilan de l’entreprise :
-La trésorerie de clôture au 30/09/08 de Rueducommerce se monte à 21.83 millions d’euros (15.34 millions d’euros de valeurs mobilières de placement et 6.48 millions d’euros de disponibilités) en progression de 10.86% sur le semestre écoulé. Soit une trésorerie de 1.96 euros par action.
-Le groupe dispose aussi de 30.85 millions d’euros de capitaux propres. En augmentation de 7.7% sur un an glissant. Soit 2.78 euros par action.
-L’endettement est non significatif. Il s’élève à 57Keuros. Soit un gearing de 0.18%.
Ces trois points confirment la sous valorisation évidente du titre.

Conclusion
Rueducommerce a effectué un premier semestre de moyenne qualité, pénalisé par l’environnement économique dégradé. Les propos plutôt rassurants de Pascal Dahan fin décembre, laissent envisager un T3 clé moins décevant que prévu. L’année 2009 reste assez floue en perspective. Cependant, les possibilités de croissance externe, le potentiel très prometteur de la galerie et le développement de nouveaux services conjugués à une situation financière très saine permettent d’envisager 2009 de façon sereine. Au cours actuel, le titre est sous valorisé, un retour sur les 5.5 euros à moyen terme paraîtrait logique.

FB
 
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