dimanche 21 décembre 2008

Affaire MADOFF – Dernière liste des victimes : banques, institutions financières, fondations et personnalités.

La liste des victimes de la société d’investissement de Bernard Madoff « Bernard L. Madoff Investment Securities LLC » augmente de jours en jours. Elle s’étend aujourd’hui à toute la planète. Dernier récapitulatif sur les montants de pertes déclarées, par les banques, gestionnaires de fonds, organisations caritatives…
Derniére mise à jour : 24/12/08

POUR L’EUROPE

France :
-Natixis serait la banque la plus touchée avec une perte potentielle de 450 millions d’euros.
-BNP Paribas arriverait en seconde position avec 350 millions d’euros de pertes.
-L’assureur Axa fait état d’une exposition inférieure à 100 millions d’euros.
-Crédit Mutuel-CIC évalue ses pertes à 90 millions d’euros
-Dexia, la banque franco-belge pourrait perdre jusqu’à 85 millions d’euros.
-Le fonds Elite de Rotschild pourrait constater 41 millions d’euros de pertes.
-Le fonds AGF Tresodyn pourrait perdre 35 millions d’euros.
-L’assureur Groupama estime ses pertes à moins de 10 millions d’euros.
-La Société Générale serait atteinte pour moins de 10 millions d’euros.
-Le Crédit Agricole chiffre son exposition à moins de 10 millions d’euros aussi.
-La Caisse d'Epargne (hors Natixis) pourrait perdre 8 millions d'euros.
-CNP assurances pourrait perdre via l’un de ses fonds de fonds 3 millions d’euros.
-La CDC, Caisse des Dépôts aurait une exposition très limitée de 1 million d’euros.
Soit prés de 1.2 milliard d'euros de perte potentielle pour la France.

Royaume-Uni :
-HSBC aurait une exposition de prés de 720 millions d’euros.
-Royal Bank of Scotland chiffre ses pertes à 460 millions d’euros.
-Le fonds d’investissement Man Group serait atteint à hauteur de 260 millions d’euros.
-Le gestionnaire de fonds Brambean Alternatives aurait placé 23 millions d’euros dans les fonds Madoff.

Espagne :
-La première banque espagnole Santander serait exposée via son fonds spéculatif Optimal Strategic à hauteur de 2.33 milliards d’euros.
-BBVA pourrait perdre jusqu’à 300 millions d’euros.
-Les fonds d’investissements publics espagnols pourraient perdre 38 millions d’euros.
-Alicia Koplowitz, une des plus grosses fortunes d’Espagne pourrait perdre 10 millions d’euros.

Suisse :
-La société de gestion de fortune, Benbassat & Cie serait exposée pour 700 millions d’euros.
-UBP, Union bancaire privé pourrait perdre plus de 640 millions d’euros.
-La banque privée, Reichmuth & Cie reconnaît une exposition de 240 millions d’euros.
-La société de gestion de fonds alternatifs EIM Group chiffrerait ses pertes à 165 millions d’euros.
-La Banque cantonale de St-Gall, SGKB confirmerait être touchée par la fraude via sa filiale Hyposwiss pour un montant de 130 millions d’euros.
-La compagnie d’assurance Swiss Life a déclaré une exposition de 57.2 millions d’euros.
-La banque genevoise Benedict Hentsch estimerait ses pertes à environ 35 millions d’euros.
-L’assureur Helvetia Holding aurait une exposition indirecte de 3.9 millions d’euros.
-La banque privée zurichoise Neue Privat Bank aurait investi 3.3 millions d’euros dans les fonds Madoff.

Italie :
-Unicredit, la première banque italienne a chiffré son exposition directe à 75 millions d’euros. Indirectement via sa filiale Pioneer Investments elle pourrait être touchée pour un montant de 210 millions d’euros.
-Banco Popolare serait touchée à hauteur de 48 millions d’euros.
Luxembourg :
-Le fonds luxembourgeois Luxalpha aurait une exposition d'un milliard d'euros.

Portugal :
-Banco Esperito Santo, BES pourrait perdre indirectement 15 millions d’euros.

Autriche :
-La banque privée Medici serait affectée à hauteur de 1.5 milliard d’euros.

Pays-Bas :
-La banque Fortis déjà très affectée par la crise pourrait perdre jusqu’à 720 million d’euros.

Suède :
-Nordea, a révélé une exposition au scandale Madoff de 48 millions d’euros.


POUR L’AMERIQUE

Etats-Unis :
-Fairfield Greenwich Group, un gestionnaire d’actifs serait la plus grosse victime de l’affaire Madoff avec une perte potentielle de 5.4 milliards d’euros.
-Tremont Management Capital, autre gestionnaire de fonds a reconnu un investissement dans les fonds Madoff de 2.4 milliards d’euros.
-Le fonds Ascot Partners reconnaîtrait une perte estimée à 1.33 milliards d’euros.
-La société d’investissement Access International Advisors estimerait son exposition à 1.04 milliards d’euros.
-La société de conseil en investissement Maxam Capital Management serait affectée pour 207 millions d’euros.
-Hors milieux financiers, plusieurs fondations seraient touchées à l’image de la fondation Picower qui avait confié la gestion de ses actifs (720 millions d’euros) à la société de Bernard Madoff. La fondation Mortimer Zuckermann (perte de 21 millions d’euros), la fondation Lappin (perte affichée de 5 millions d’euros) et aussi la fondation juive de la communauté de Los Angeles (perte estimée à 13 millions d’euros). D’autres fondations comme celle de Steven Spielberg et Elie Wiesel font aussi partie des victimes pour des montants non divulgués.
-L’université de Yeshiva de New York aurait une perte potentielle de 79 millions d’euros.

Bermudes :
-Le fond spéculatif Kingate Global Fund pourrait perdre jusqu’à 2.07 milliards d’euros.


POUR L’ASIE

Japon :
-La société financière Nomura Holdings chiffre son exposition à 225 millions d’euros.
-La banque japonaise Aozora Bank pourrait perdre 101 millions d’euros.
-La compagnie d’assurance Mitsui Sumitomo aurait une exposition indirecte de 6.4 millions d’euros.

Corée du Sud :
-Les autorités coréennes ont annoncé que les institutions financières du pays seraient exposées à hauteur de 68 millions d’euros.


Institution Internationale :
-Le CIO, Comité International Olympique aurait une exposition de 3.44 millions d’euros.


PALMARES : Les 5 premières victimes du « Scandale Madoff »

N°1 : Fairfield Greenwich Group pour 5.4 milliards d’euros
N°2 : Tremont Management Capital pour 2.4 milliards d’euros
N°3 : Santander pour 2.33 milliards d’euros
N°4 : Kingate Globale Fund pour 2.07 milliards d’euros
N°5 : Banque Medeci pour 1.5 milliard d’euros



Sources : Challenges, Le Monde, Le Figaro, L’Express, Les Echos, Romandie.com, Tribune de Genève, France24, MorningStar.

mardi 16 décembre 2008

Le Schéma de PONZI de Bernard MADOFF

La communauté financière New-yorkaise sous le choc, apprend vendredi 12 décembre 2008 que l’une des plus grosses escroqueries financières de l’histoire, qui fera date dans les manuels, vient d’être découverte. Ce scandale financier devrait engendrer une fraude d’un montant approchant selon les experts 20 à 25 milliards de dollars. Cette escroquerie à grande échelle porte maintenant le nom d’« affaire MADOFF », du nom du fondateur de la société créée par Bernard MADOFF : « Bernard L. Madoff Investment Securities LLC ». Cette société gérait, un fonds spéculatif « Bernard Madoff Investment Securities » (dont le montant des pertes s’élèverait à 50 milliards de dollars) et une activité de conseils aux investisseurs. Le fondateur de BMIS a réussi à créer une vaste escroquerie d’un montant et d’une durée jamais atteints jusqu’à aujourd’hui (fraude d’environ 25 milliards de dollars sur une durée approximative de 20 à 48 ans, qui sera déterminée par l’enquête). Ce gigantesque jeu de poker menteur a pu être mis en place grâce à une méthode très simple « le schéma de PONZI ou PONZI scheme** ». Bernard Madoff proposait aux investisseurs (fonds spéculatifs, fonds de fonds, banques***, fortunes privées, fondations et universités) d’investir dans son fonds. En échange, il garantissait des rendements constants compris entre 8% et 13%. Pour arriver à obtenir ces taux de rendements impressionnants, le fonds n’investissait pas dans des actifs financiers, mais utilisait l’argent des investisseurs récents pour rémunérer ou rembourser les anciens investisseurs. Tant que le nombre d’investisseurs initiaux demandant un remboursement restait réduit le système fonctionnait. Mais, la crise financière est passée par là, dès qu’ils ont souhaité se retirer la martingale s’est arrêtée.

Cette escroquerie gigantesque a réussi à voir le jour grâce à Bernard Madoff et surtout grâce à la confiance que cet homme a suscitée. Il était connu à Wall Street, respecté, et considéré comme l’un des piliers de la finance américaine. L’ancien courtier était surnommé « Bernie ». Il a trompé amis et clients pendant plus de 20 ans.

Petite biographie de Bernard Madoff (aujourd’hui âgé de 70 ans). Il est né dans le quartier new-yorkais du Queens en 1938. D’origine modeste, il s’était fait tout seul. Après avoir effectué quelques petits boulots (installateur de système d’arrosage et maître nageur à Long Island) et abandonné ses études de droit, Bernard Madoff crée au début des années 50, à 22 ans et avec juste 5000 dollars en poche, sa société de courtage Madoff Securities. Dans les années 70, il participe au démarrage du Nasdaq. Il commence à se faire un nom dans les années 80. A cette époque, il comprend l’importance que pourrait avoir l’automatisation des ordres de bourses pour les sociétés de courtage. Le volume de transactions était en effet beaucoup plus important avec une plate forme informatique qu’avec une gestion manuelle et téléphonique utilisée sur le floor de Wall Street. Il entre ainsi en concurrence avec le NYSE, en osant proposer via sa société de coter électroniquement les valeurs les plus liquides de ce marché. Il devient à cette période, l’un des trois premiers teneurs de marché du Nasdaq et se lance dans la gestion de fortune via son fameux fonds. En 1990, il devient président du Nasdaq pendant 1 an. Sa réputation est faite, sa respectabilité aussi. Il était considéré dans les années 90 comme l’un des plus brillants gestionnaires de fonds, très rapide, intuitif et surtout très « éthique »... Les rendements qu’il assurait dans un marché haussier, comme baissier de 8% à 12% ont vite entraîné l’admiration. A ce même moment, plusieurs articles (dont notamment celui de Barron’s en 2001) le dénoncent comme un escroc, cependant les audits menés par la SEC en 1992, 2005 et 2007 ont toujours été classés sans suite. Articles et enquêtes n’entraînent pourtant pas l’arrêt de la machine à cash virtuel de Madoff. Des centaines de millions de dollars continuent à affluer. Malheureusement ou heureusement, toutes les belles histoires ont une fin. Le krach boursier de 2008, entraîne l’effondrement de « la Pyramide de Madoff ». Il ne peut plus payer les investisseurs souhaitant retirer leurs capitaux. L’histoire s’arrête !


**Le schéma de PONZI ou PONZI scheme

Le schéma de PONZI est un système d’arnaque pyramidale qui a été utilisé pour la première fois à grande échelle par Charles PONZI en 1920 à Boston. Ce système repose sur un mécanisme assez simpliste. La rémunération des premiers investisseurs et assurée non pas grâce à des revenus ou placements financiers mais avec l’argent fournit par les nouveaux investisseurs et surtout par la perspective de gain très alléchante. Le système fonctionne tant que les investisseurs ne cherchent pas à retirer leurs fonds. Ce type d’escroquerie porte aujourd’hui son nom. Le système Madoff a duré plus de 20 ans celui de PONZI seulement 6 mois. Charles PONZI crée en 1920 la « Securities Exchange Company ». Sa société avait pour but de spéculer sur les coupons réponses internationaux. Grâce à cette soi disant spéculation elle pouvait proposer des rendements très élevés (le principe dans les grandes lignes était d’acheter des coupons-réponses européens et de les échanger contre des timbres US dont la valeur était plus élevée, pour ensuite les revendre). Via ce système tout à fait légal à l’époque, Charles PONZI propose aux investisseurs désireux de s’engager avec lui un rendement sur capitaux investis de 50% en 90 jours. Pour quelques proches et ses premiers clients, le remboursement s’effectue très rapidement. Ces clients convaincus lui font une très bonne publicité. Attirées par les perspectives de gain, environ 17 000 personnes investissent leurs économies. Charles PONZI devient millionnaire en six mois. Malheureusement, le pot aux roses est découvert par un article du « Boston Post » qui met en évidence que seulement 27.000 coupons-réponses circulent dans le monde alors que 160 millions de coupons seraient nécessaires pour assurer le bon fonctionnement du système PONZI. Le Trésor américain contrôle PONZI et ne trouve aucune trace de coupons- réponses. Le système était purement fictif. Il est condamné à 5 ans de prison. Et, 17 000 personnes voient leurs économies disparaître d’un seul coup.


***Listes des principales banques et institutions financières européennes lésées

En France 4 banques et 1 assureur ont été atteints par le "scandale Madoff" pour un montant proche de 1 milliard d’euros :
-Natixis serait exposé indirectement à hauteur de 450 millions d’euros.
-BNP pourrait perdre 350 millions d’euros.
-Société Générale et Crédit Agricole aurait une exposition inférieure à 10 millions d’euros.
-Le Crédit Mutuel-CIC pourrait perdre 90 millions d’euros.
-Axa évoquerait une exposition nette de moins de 100 millions d’euros.

En Espagne 2 banques ont été touchées par l’affaire :
-Banco Santander, la première banque du pays paye pour l’instant le plus lourd tribut. Elle serait exposée à hauteur de 1.7 milliard d’euros.
-BBVA a annoncé pouvoir subir jusqu’à 300 millions d’euros de pertes.

En Italie, UniCredit, la première banque du pays estimerait son exposition à 75 millions d’euros et Banco Popolare à 68 millions d'euros.

Au Pays Bas, la banque Fortis déjà malmenée par la crise accuserait une perte de 1 milliards d’euros.

En Autriche, la banque privée Médici serait impliquée pour un montant de 1.46 milliard d'euros.

En Suisse, seulement 3 banques seraient atteintes, l'Union Bancaire Privée pourrait perdre 750 millions d'euros, la banque privée Reichmuth & Cie 230 millions d'euros et la banque génévoise Benedict Hentsch 33 millions d'euros.

Outre Manche, la première banque européenne HSBC, pourrait perdre 743 millions d’euros, Royal Bank of Scotland 460 millions d'euros, et le fonds d’investissement Man Group chiffrerait les sommes investies dans les fonds Madoff à 264 millions d’euros.

Au total l’exposition des établissements financiers européens se chiffrent à l'heure actuelle à prés de 8 milliards d’euros.


FB

Liste compléte des victimes de Bernard Madoff via le lien :

http://fb-bourse.blogspot.com/2008/12/affaire-madoff-dernire-liste-des.html

mercredi 10 décembre 2008

Analyse : FREELANCE.COM / "ALFRE"

Code Isin : FR0004187367

Mnémonique : ALFRE

Cours extrêmes sur 6 mois : 0.99 / 2.95 euros

Nombre de titres en circulation : 2 739 996

Marché : Alternext


Actionnariat de référence (source Bloomberg)

Fondateurs et dirigeants : 54.43%

Managers et actionnaires historiques : 10.04%

Republic Alley : 7.91%

Gaétan Carnot : 6.78%


Légère croissance du CA sur 9 mois

Présentation

En 1996, les deux fondateurs Sylvain VIEUJOT et André MARTINIE (respectivement Directeur Général et Président de Freelance.com) décident de créer via la reprise d’une entreprise existante, une société de prestations de services intellectuels de haut niveau à destination des entreprises. Ce modèle est encore peu connu à l’époque. Il se base sur la mise à disposition de free-lances (prestataires indépendants) pour répondre à des besoins ou missions spécifiques, plus ou moins longues (entre 1 jour et plus d’un an), demandés par les entreprises. Ce modèle uniquement focalisé sur l’activité freelancing se développe en 2005 (création de Portage.com) et 2006 (Acquisition de la société Valor). Freelance.com se trouve ainsi présent sur 3 métiers :

-Le Freelancing (64% du CA)

Freelance.com peut fournir aux entreprises des prestations dans 5 domaines : l’informatique, le conseil, le marketing, la communication et la formation. Cela au travers d’un réseau de plus de 120000 consultants indépendants. Dans le cas présent, le travailleur indépendant est mandaté par Freelance.com. C'est-à-dire qu’il a obtenu son contrat ou sa mission grâce à Freelance.com. La société encaisse la totalité de son CA, et en paye 80% au consultant indépendant.
Freelance.com est le numéro 1 français sur ce secteur.

-Le Portage salarial (35% du CA)

Via ses marques Portage.com et Valor, la société propose aux travailleurs indépendants qui disposent déjà d’une proposition de contrat auprès d’une entreprise, d’obtenir statut et avantage du salarié. Freelance.com assure en échange pour eux, en contrepartie d’une commission (environ 10% du contrat), la gestion optimale de leurs démarches administratives, juridiques, fiscales, sociales et le versement de leur rémunération. Freelance.com encaisse le CA généré et rémunère le travailleur indépendant « porté » en tant que salarié.

Le marché du portage est actuellement en forte croissance d’environ 20% par an. Ce marché reste en France de petite taille en comparaison de nos voisins européens. Freelance.com est le n°4 sur le secteur du portage français.

-La Place de marché (1% du CA)

Freelance.com exploite via la société Web-Profils une « place de marché » automatisée, qui assure la mise en relation des SSII et Cabinets de conseil, avec comme objectif de permettre d’optimiser leur point faible, la gestion de leurs inter-contrats.

Freelance.com, société française est aujourd’hui présente dans 5 pays (Allemagne, Espagne, Suisse, Belgique et Maroc).

L’entreprise a connu une forte croissance de son activité ainsi entre 1998 et aujourd’hui, en passant d’un CA de 6 millions d’euros à 49 millions en 2007.


Dernières News

Freelance.com a publié fin octobre ses résultats semestriels du 1er semestre 2008 et fin novembre son CA sur 9 mois. Le résultat semestriel se solde par une performance négative avec un RN de (-260 Keuros), en comparaison avec un RN de 166 Keuros sur le S1 07. Le CA sur 9 mois, quant à lui connaît une progression de 2.1% à 36 millions d’euros.


Analyse

Au niveau du CA :

L’évolution du CA dans le contexte de ralentissement économique et de crise financière connaît sur 9 mois une croissance de 2.1% à 36 millions d’euros. Le troisième trimestre a été marqué par une croissance organique minime de 0.5% à 11.5 millions d’euros (cette faible évolution s’explique par un effet de base défavorable. La croissance ayant été très forte au T3 07). La répartition des différentes activités de Freelance.com est restée relativement inchangée à savoir 1% du CA pour la Place de marché, 34% du CA via le portage salarial et 65% par l’activité freelancing. Environ 8% du CA est réalisé à l’étranger.

Au niveau du portage salarial, les efforts commerciaux mis en place par l’entreprise depuis plusieurs mois, commencent à porter leurs fruits, ainsi cette activité connaît selon la direction une croissance notable sur le T3 sans toutefois donner plus de détails.


Au niveau du RN :

Freelance.com a enregistré sur le 1er semestre un résultat net de (-260 Keuros), cependant le résultat d’exploitation (qui permet d’analyser la performance intrinsèque de l’entreprise) reste positif à 107 Keuros. Ces résultats sont en fort recul en comparaison de 2007. Pourtant, la marge brute conserve une certaine stabilité avec un taux de 11.4% en baisse de 0.4 point par rapport à 2007. La baisse du résultat net n’est donc pas à imputer à l’activité mais à plusieurs facteurs indépendants :

-Le développement d’une plate forme informatique dont le coût global se chiffre à 740 Keuros entraîne la comptabilisation de charges financières pour amortir cet investissement. Le montant des charges impactées sur les 6 premiers mois de l’année se chiffre à 115 Keuros. En année pleine le montant sera proche de 250 Keuros. Cette charge qui, certes diminue le résultat net du groupe, est néanmoins à voir comme une charge positive pour le futur. En effet, ce nouvel outil informatique devrait permettre à Freelance.com d’améliorer sa productivité sur les exercices prochains. La plate forme permettra via l’optimisation de la gestion des CV, de diminuer les délais de mise en contact entre Freelances et entreprises clientes. Elle devrait être totalement déployée début 2009.

-L’étude de dossiers de croissance externe a entraîné des frais d’un montant de 115 Keuros sur le premier semestre. Pour l’instant, aucun dossier n’a abouti. La société dit toujours être activement à la recherche d’opportunités de développement externe. Le contexte actuel de crise est très propice à des rapprochements. Freelance.com est à l’écoute de toutes possibilités de croissance externe, cela grâce à une trésorerie de qualité.

-Les dépenses commerciales pour assurer le développement et le référencement de Freelance.com auprès des entreprises et des grands donneurs d’ordre ont été intensifiées sur le premier semestre. Le montant de ces dépenses se monte à 115 Keuros. Aujourd’hui, l’entreprise travaille avec près de 75 % des sociétés du CAC 40.

-Une charge exceptionnelle de 70 Keuros a été comptabilisée par la société (provisions et charges sur différents litiges).

Après explication, des différents facteurs hors activité qui ont impacté le résultat net, on comprend aisément que le résultat de Freelance.com aurait pu être proche des standards du S1 07.


Les Fondamentaux

Freelance.com est aujourd’hui valorisé sur la base du dernier cours à 2.74 millions d’euros. Une valorisation qui ne tient pas compte des perspectives d’avenir de la société et de son bilan de bonne qualité.

-Les capitaux propres représentent au 03/06/08, 1.7 millions d’euros soit 0.62 euros par titre.

-La trésorerie au terme des 6 premiers mois de l’année s’élève à 3.17 millions d’euros, en forte progression de 18.4% par rapport au 31/12/07. La trésorerie représente 1.16 euros par titre. Cette trésorerie de qualité permet à Freelance.com de garder des ambitions en matière de croissance externe.

-Les dettes financières se chiffrent à 405 Keuros, soit un gearing de 23%. A noter, que Freelance.com dispose au 1/07/08 d’une ligne de crédit ouverte au CIC, de 600 Keuros. Celle-ci n’a jamais été utilisée.


Conclusion

Les incertitudes conjoncturelles et économiques, les premiers effets de la crise perçus par la direction incitent à la prudence. Pourtant, ces périodes d’incertitude amènent souvent les sociétés à avoir recours pour leurs besoins temporaires à des prestataires, consultants indépendants dans le but de conserver toute leur flexibilité (Freelance.com répond à cette demande). De plus, les années de ralentissement économique ont toujours entraîné une croissance en nombre des travailleurs indépendants et des micros entreprises (clé de voûte du système Freelance.com).
Le bilan comptable est de bonne qualité, les métiers de Freelance.com présentent des perspectives de croissance intéressantes et la possibilité d’un développement externe n’est pas à exclure. Au regard de ces points un retour sur les 1.9 euros ne semblerait pas du tout aberrant, et correspondrait à une juste valorisation du titre.

FB


Prochaine analyse sur le titre début mars 2009, lors du CA annuel 2008.

mardi 2 décembre 2008

Le Panurgisme des Opérateurs de Marché

Petit rappel sur « les moutons de Panurge » à l’origine du mot Panurgisme. Panurge est un personnage crée par François Rabelais, compagnon de Pantagruel, fils de Gargantua. Lors d’un de ses voyages en mer, Panurge se dispute avec un marchand. Pour se venger de celui-ci, il décide d'acheter un de ces moutons. Une fois le mouton acheté, il le pousse à la mer. L’instinct grégaire des autres moutons, les entraîne à suivre leur collègue dans l’océan. Le marchand qui s’était accroché à son dernier mouton tombe dans la mer aussi. L’histoire de Panurge sert un peu à dénoncer la bêtise liée aux mouvements de foule et aux comportements suiveurs.


Cette petite histoire n’est pas anodine. Elle est aujourd’hui d’actualité. En effet, lorsque l’on regarde les marchés financiers dans leur globalité, tous types de marchés confondus (actions, devises, matières premières…) depuis début 2008 et surtout depuis le mois de septembre, on constate aisément les comportements moutonniers des opérateurs. Le marché de l’or, marché refuge par excellence n’en finissant pas d’atteindre des sommets alors que lui-même est dans une situation de quasi bulle. Le marché de l’or noir, avec un baril qui a atteint des sommets historiques cet été, pour aujourd’hui se retrouver à des niveaux de 2006. Le Nickel et le Plomb stars déchues des marchés des matières premières perdent prés de 60% sur un an. Prés de 90% des titres de la Bourse de Paris massacrés, avec des raisons valables pour certains mais complètement illogiques pour la grande majorité. Des indices boursiers qui prennent 10% un jour, puis rechutent de 15% sur la semaine qui suit, est devenu courant ces derniers mois. L’exemple le plus récent est la performance hebdomadaire du CAC40 de la semaine dernière (du 24/11 au 28/11) avec un record historique de +13% et un début de semaine suivante qui se solde avec un CAC40 en clôture en baisse de 5.59% !!!??

Ces comportements erratiques, d’une violence extrême peuvent en l’espace de quelques mois, semaine, ou jours, faire et défaire des valeurs, transformer des marchés, anéantir toutes prévisions…C’est bien ça le panurgisme des opérateurs de marché. Cela, dans le seul espoir d’un gain de court terme, complètement déconnecté de la réalité conjoncturelle, économique, ou sociale.

On pourra toujours rétorquer qu’il vaut mieux avoir tort avec tout le monde que raison tout seul. Ou se dire que « le Marché » est un être indépendant, une sorte de créature vivant à son propre rythme. Certes ! Cependant, avoir un comportement suiveur n’est pas forcément gage du meilleur des investissements ! Porter, attention aux fondamentaux des entreprises, à leurs valeurs comptables, aux produits vendus, aux hommes et aux femmes qui dirigent ces entreprises, sera à n’en pas douter beaucoup plus sain. On pourra parler d’un « retour aux vraies valeurs » comme pourrait le dire certains de nos politiques. Ce retour, aux vraies valeurs, je préfère dire aux fondamentaux de l’entreprise, j’essaye de le mettre en évidence dans mes analyses publiées sur ce blog. Pour moi, l’analyse fondamentale (sans faire abstraction de l’environnement économique) est en cette période de crise une des seules certitudes sur les marchés financiers.

FB

lundi 24 novembre 2008

Analyse : PASSAT --- « PSAT »

Code Isin : FR0000038465
Mnémonique : PSAT
Cours extrêmes sur 6 mois : 1.65 / 3.15 euros
Nombres de titres en circulation : 4 200 000
Marché : compartiment C

Actionnariat de référence (source Bloomberg)
Broszio Kirsten : 20%
Broszio Borries : 10%
Jousse Morillon Investissement : 9.74%
Broszio Robin : 5%
Broszio Kirstin : 5%
Tocqueville Finance : 4.94%
Bestinver Gestion SGI : 1.92%


Forte croissance de l’activité au T3 2008

Présentation

Passat est une société qui commercialise des produits innovants au grand public via la vente assistée par l’image (corners vidéo…). Créée en 1987, l’entreprise est devenue aujourd’hui l’un des leaders européens du secteur. Les produits Passat sont vendus essentiellement auprès de la grande distribution spécialisée et généraliste (BHV, CASTORAMA, LEROY MERLIN...). Le reste des ventes est réalisé par le biais de la VPC (REDOUTE, 3 SUISSES…) et les grossistes.
L’offre de Passat se décline autour d’un portefeuille d’environ 50 produits. Ils sont répartis en 5 grandes familles :

- Entretien et Cuisine sous la marque Durandal (ustensiles de cuisson), Liseré Vert (articles de ménages) et Puissance Verte (articles d’entretien dont la bûche de ramonage), Facil Home (appareils ménagers et accessoires de beauté)

- Jardinage : marque Passat Jardin (avec la fameuse griffe de jardin)

- Bricolage : marque Passat Outillage

- Loisirs : jeux sous la marque Blopens

- Appareils de Fitness : sous la marque ActiForme

La répartition du chiffre d’affaires s’effectue de la manière suivante : France (65%), Etats-Unis (30%) et Europe (5%).


Dernières news

La société a publié le 30 octobre dernier, son CA du T3 08. Celui-ci, affiche une très belle progression de 33.6% par rapport au T3 07. Sur 9 mois, l’activité de Passat a connu une croissance de 18.9%.
Les derniers résultats semestriels ont montré un retour à la rentabilité de l’entreprise, avec un RN part du groupe de 0.25 M euros contre (–0.46) M euros en 2007. Signes positifs dans un contexte économique très incertain.


Analyse

Au niveau RN
Le premier semestre 2008 a été marqué par un retour à une rentabilité positive à 0.25 M euros du Groupe et ce malgré des amortissements importants (-0.62 M euros) pour la numérisation de son parc vidéo.
Pour comparaison, le RN 2007 était positif de 0.87 M euros, mais le premier semestre 2007 s’était soldé par une perte de (-0.46) M euros. Passat a donc réussi dans un environnement économique difficile à améliorer sa profitabilité. Cette amélioration est le fruit de plusieurs facteurs.

- Des économies de charges externes et de publicité ont été réalisées.

- La croissance de ses ventes dans l’ensemble des zones géographiques couvertes par Passat. Sur les 6 premiers mois, le CA avait augmenté de 9.3%.

- La réorganisation depuis un an de ses filiales européennes (réduction des coûts salariaux, progression des marges…). Les branches espagnole et portugaise, qui fortement déficitaires en 2007 (respectivement 555 K euros et 181 K euros de perte) ont pour la première fois atteint un résultat proche de l’équilibre sur le premier semestre 2008. Les pertes sont minimes à (-7) K euros dont de (-19) K euros pour l’Espagne et un bénéfice de 12 K euros pour le Portugal.

- Les activités américaines ont sur le 1er semestre (environ 15% de l’activité annuelle ; La saison ne démarre qu’en octobre et se termine en mars) diminué leurs pertes à (-0.22) M euros contre (-0.47) M euros au S1 2007. Le résultat ressort à l’équilibre sans la parité euro/dollar défavorable.

Au niveau CA
La publication d’un CA en croissance de 33.6% sur le T3 08 est très encourageante, au regard d’un environnement conjoncturel toujours plus difficile. Passat arrive ainsi à maintenir depuis le printemps 2008 un trend de développement très positif. Ce chiffre d’affaires en progression de 18.9% sur 9 mois est le résultat d’une meilleure organisation dans la gestion de ses équipes commerciales, mais aussi de l’arrivée de nouveaux produits appréciés par le grand public.

Le CA sur le marché français (65% de l’activité du groupe) ressort sur le T3 à 7.20 M euros soit 23.5% de hausse en comparaison à la même période de l’exercice 2007. Et sur 9 mois, il s’accroît de 9.2%.
Les filiales européennes progressent aussi de la même manière sur le T3 de 37% à 0.9 M euros. Sur 9 mois leur progression se chiffre à prés de 40%.
Au Etats-Unis, le CA a été supérieur aux prévisions en raison d’un niveau de commande bien supérieure à l’année précédente, du au lancement anticipé des campagnes promotionnelles par les principales centrales de distribution américaines. Le CA du T3 s’établit à 8.06 M euros en hausse de 43.7% sur un an glissant. Sur 9 mois l’activité ressort à 10.04 M euros et s’améliore de 43.7%.

Pour le dernier trimestre
Les investissements réalisés par Passat en Marketing et dans la modernisation de son parc vidéo (passage de TV tube cathodique aux TV écrans plats et mise en place de nouveau format de corner vidéo) se poursuivent et arrivent maintenant dans leur phase finale. Ces investissements permettant la rationalisation de ses outils vente, est une bonne chose. Les bonnes nouvelles au niveau de la rentabilité en provenance des filiales portugaises et espagnoles en perte depuis plusieurs années vont dans le même sens.
Cependant, le quatrième trimestre (un tiers de l’activité) est incertain en France, comme aux Etats-Unis avec la dégradation du climat économique, et la consommation en berne. De plus l’accord avec le fabricant de jouet Blopens se termine début décembre. La gamme jouet 3 M euros de CA annuel pourrait en souffrir. Les prévisions pour le dernier trimestre sont donc difficilement réalisables.
Le T4 incite donc à la prudence, avec d’un côté une tendance positive depuis le début de l’année qui pourrait continuer et de l’autre des incertitudes non quantifiables.


Au niveau des fondamentaux

La société est aujourd’hui valorisée autour de 8.5 millions d’euros. Cette valorisation très faible, ne correspond en aucune manière à ses résultats et à son bilan. Voici, les points qui vont à l’encontre de cette valorisation ridicule :

- Les capitaux propres de Passat se montent au 30/06/08 à 20.89 millions d’euros soit 4.97 euros par action.

- L’endettement de Passat est très bien maîtrisé ; quasi nul à long terme, et de 3.75 M euros à moins d’un an. Ce montant s’explique par des échanges limités de trésorerie entre USA et la France, à cause d’un taux de conversion faible du dollar. La France utilise donc escomptes et lignes de crédit court terme pour financer son BFR, tandis que des placements de trésorerie américaine compensent les frais engendrés.

- Les disponibilités et Valeurs mobilières de placement se chiffrent respectivement à 3.02 M euros et 2.96 M euros (Chiffres non pertinents en raison de l’explication ci-dessus). Le tableau des flux de trésorerie montre une trésorerie nette sur la période de 2.2 M euros. Soit 0.52 euros par action.

Trésorerie et capitaux propres représentent donc 5.49 euros par titre. Soit un potentiel comptable de hausse de 174 % par rapport au dernier cours !!!


Conclusion

Si l’environnement économique, et les incertitudes sur le dernier trimestre justifie une légère décote en attendant la prochaine communication de la société en début 2009. Les fondamentaux solides de Passat permettent de voir l’avenir avec confiance. C’est pourquoi, la valorisation de l’entreprise est aujourd’hui non représentative. Dans un premier temps, un objectif de 3 euros paraîtrait logique. Les 5 euros peuvent être envisagé après confirmation de la tendance des 9 premiers mois. Le potentiel est donc d’environ 50% à moyen terme.



FB


Prochaine analyse sur le titre lors de la publication du CA annuel en février 2009

vendredi 21 novembre 2008

ANDREW LAHDE / Lettre d'adieu d'un gérant

En lisant, Le Point j'ai trouvé un article intéressant sur les "Hedge Funds". Sujet au cœur dans l'actualité. Il pourrait se résumer par "Grandeur et décadence des Hedges Funds" ou "Maîtres du Monde et Après ?"
Ce que j'ai surtout apprécié dans cet article, est la parenthèse sur Andrew Lahde. Mais qui est-ce? Il s'agit de l'ancien dirigeant du Fonds éponyme : Lahde Capital Management. Cet homme est devenu une star à Wall Street. Selon le Financial Times : il est "le patron le plus performant du secteur des Hedges Funds" sur les deux derniéres années. Il a réussi à générer 870% en 2007 (avec un pic à 1000%) de retour sur investissement. Comment? En spéculant, sur l'effondrement des marchés Subprimes.
En octobre dernier, il a envoyé un courrier à ses clients pour annoncer sa retraite. Dans, celui-ci il dénonce et critique le monde des Hedges Funds. Extraits publiés et traduis par Le Point :

« Aujourd’hui je n’écris pas pour jubiler. Eu égard aux souffrances endurées en ce moment par presque tous, ce serait totalement déplacé de ma part. Je n’écris pas non plus pour faire encore quelques prédictions, puisque la plupart de mes prévisions se sont réalisées ou sont en cours de l’être. En fait, je vous écris pour vous dire adieu. […]
Récemment, en première page de la section C du Wall Street Journal, un gestionnaire de hedge fund qui était lui aussi en train de fermer boutique était cité : « Ce que j’ai appris avec les hedge funds, c’est que je les déteste », disait-il. Je souscris totalement à cette déclaration. Si je me suis lancé dans ce business, c’était uniquement pour l’argent […] Le fait que j’ai pu trouver des idiots à qui les parents avaient payé les meilleurs écoles et un MBA à Harvard pour être de l’autre côté de mes transactions n’a fait que me faciliter la tâche. Je bénis le système qui a propulsé ces gens aux plus hauts postes d’entreprises comme AIG, Lehman ou Bearn Stearn et à tous les niveaux du gouvernement. […]
Aujourd’hui, j’ai décidé de ne plus gérer de l’argent, que ce soit celui d’individus ou d’institutions. La gestion de ma propre fortune me suffit. […] Je cède ma place à ceux qui tentent d’amasser des sommes à neuf, dix ou même onze chiffres. Pendant ce temps, ils mèneront des vies minables. Avec leurs réunions qui s’enchaînent les unes derrière les autres, leur agenda rempli pour les trois mois à venir, ils attendront avec impatience leurs deux semaines de vacances en janvier pendant lesquelles ils resteront collés à leur BlackBerry. Pour quoi faire ? De toute façon, dans cinquante ans, personne ne se souviendra d’eux… ».
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Vous pouvez trouver l'intégralité de l'article "La chute des Hedge Funds" sur le site internet du Point.
http://www.lepoint.fr/actualites-economie/la-chute-des-hedge-funds/916/0/289431
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Lien pour consulter "la lettre d'adieu" de Andrew Lahde
http://www.scribd.com/doc/7112458/Andrew-Lahdes-Farewell-Letter

lundi 17 novembre 2008

Analyse : TECHNILINE / « ALTEC » / FR0010212480

Code Isin : FR0010212480
Mnémonique : ALTEC
Cours extrêmes sur 6 mois : 0.92 / 1.94 euros
Nombre de titres : 5 963 403

Actionnariat de référence (source Bloomberg)
PERFECTIS : 39.96%
SC CINE : 16.95%
Nicolas Martineau : 5.38%
Alain Ouelhadj : 5.38%

Un premier semestre entre deux eaux !


Présentation
Techniline est un importateur / distributeur de matériel photographique depuis 1966. Aujourd’hui, la société est devenue l’un des premiers intervenants en France dans le domaine du matériel photo, audiovisuel, et vidéo à destination des professionnels et du grand public. En 2006, avec le rachat de Phaselys, la société a étoffé son champ d’activité avec la distribution de produits péri-informatiques (cartes vidéo, graphiques…). Cette acquisition bien intégrée, a permis de générer des complémentarités et des synergies commerciales intéressantes.

Le groupe est positionné pour ¾ de son CA sur des produits numériques et audiovisuels grands publics qui sont soumis à une forte pression des prix. La société s’y adapte via un renouvellement régulier de sa gamme de produits et par une distribution à des réseaux bien identifiés qui couvrent plusieurs produits de sa gamme.
Le succès de Techniline s’appuie donc sur deux points clés :
- Des relations de qualités nouées avec distributeurs et constructeurs
- Un service logistique de très grande qualité

Le chiffre d’affaires (intégralement réalisé en France) se répartit de la manière suivante :
- Matériel de photographie (70.7%) : matériel numérique (appareils photos numériques, cartes mémoire, graveurs CD, lecteurs de cartes, imprimantes, logiciels gestion d’image, scanners…et traditionnel (appareils photos, objectifs, flashes, zooms…)
- Matériel audiovisuel (17%) : projecteurs de diapositives, vidéo projecteurs (1er distributeur français), écran plasma et LCD…
- Matériel professionnel et cinéma (12.1%) : matériel vidéo (notamment équipements de surveillance) et de cinéma.


Dernières news
La société a publié le 31/10/08 ses résultats semestriels. Le semestre écoulé s’est avéré difficile pour Techniline, chute de 9.8% de son chiffre d’affaires et résultat net négatif de 407 Keuros. Ces résultats de mauvaise facture sont à nuancer.
Tout d’abord, le CA a connu un retrait de 9.8% certes, mais qui est tout à fait en ligne avec l’évolution du secteur d’activité de Techniline. De plus, si le CA régresse dans sa globalité, il se maintient sur le cœur de métier (2/3 de l’activité) des produits numériques avec une croissance de 1.9%, et cela dans une situation de baisse des prix et de ralentissement conjoncturel. La chute de l’activité a surtout atteint, l’activité Vidéo professionnelle et Cinéma qui chute de 14.6%, et l’activité Audiovisuel en baisse de 15.2%. Quant à la partie Photo traditionnelle, elle connaît une décroissance normale.
Le résultat d’exploitation qui permet de mesurer la performance intrinsèque de Techniline reste lui quasi à l’équilibre (-72 K euros).

L’activité numérique devrait continuer à se maintenir dans ce contexte difficile notamment avec les contrats de distribution exclusive, signés pour les appareils Photo numérique de GE (General Electric). L’impact de ces contrats devrait être visible sur le deuxième semestre.
L’activité Audiovisuel pourrait elle aussi, progresser sur le S2 2008. En effet, le semestre écoulé a été marqué par un niveau de demande très faible de la part de l’administration française. De plus, de nouveaux produits dans la gamme de Techniline (Gamme visioconférence LIFESIZE et Tableaux interactifs PROMETHEAN n°1 européen et n°2 mondial) devraient normalement améliorer la croissance de ce domaine d’activité, qui est selon l’entreprise, prometteur.

Analyse
La société de Gennevilliers touche depuis quelques semaines ses plus bas historiques (clôture vendredi 14/11 à 0.92 euros). Si le ralentissement conjoncturel a touché Techniline sur son premier semestre, il n’en reste pas moins que l’entreprise ne manque pas d’atouts et de qualités.
L’entreprise dispose à sa tête d’une équipe de gestion compétente et rigoureuse pour faire face à la crise. Bonne maîtrise des coûts (le recul de 7% de la masse salarial), amélioration du positionnement via un mix produit plus diversifié à marges plus importantes permettant une progression de la marge brute sur ventes de 19% au S1 2007 à 20.8% sur le S2 2008, resserrement de la politique d’escompte avec la grande distribution (le contraire est beaucoup plus courant), remboursement actif de la dette -1.9 M euros sur le S1, potentiel de gestion de cash-flow très correct, et mise en place d’un nouveau ERP qui devrait permettre de continuer l’optimisation des coûts et des processus de gestion (flux économiques et financiers).

Le deuxième semestre devrait comme pour chaque année permettre à Techniline d’améliorer ses résultats. Pour rappel en 2007, le S1 avait connu un résultat net de 1 K euros, le S2 très porteur avait généré 620 K euros, pour 621 K euros de résultat annuel en 2007 - CQFD. Cependant, l’environnement 2008 est plus difficile que celui de 2007. Le S1 se traduit par RN négatif de 407 K euros dont un écart d’acquisition (ponctuel) de – 122 K euros soit – 285 K euros. Il parait tout à fait possible (sauf événements ou problèmes inconnus à ce jour) que le résultat s’améliore sensiblement sur le S2, sans toutefois atteindre le résultat annuel 2007. Deux facteurs annoncés précédemment devrait permettent de renouer avec la dynamique de croissance : le contrat de distribution d’appareils numériques GE, et l’arrivée de nouveaux produits porteurs pour la gamme Audiovisuel.

Au niveau des fondamentaux
La capitalisation boursière du titre s’élève au dernier cours à 6.5 Millions euros. Elle ne se justifie pas au regard des fondamentaux de l’entreprise. Plusieurs points permettent de mettre en avant cette valorisation injustifiée :
- Techniline dispose au 30/06/08 de 9.87 millions d’euros de capitaux propres soit 1.65 euros par action.
- La société a actuellement un endettement de 2.63 millions d’euros soit un gearing de 26%. Endettement non pénalisant qui a fortement diminué dans un contexte difficile de 41% en passant de 4.5 millions d’euros à fin 2007 à 2.63 millions d’euros au 30/06/08.
- La trésorerie se monte à 1.01 millions d’euros, suite aux remboursements d’emprunts et aux montants élevés d’acomptes versés en fin de semestre.
Ces trois points mettent en lumière, l’incohérence entre cours de bourse et fondamentaux de l’entreprise.

Conclusion
En pesant les atouts de l’entreprise (fondamentaux, gestion), l’habituel deuxième semestre toujours plus porteur pour Techniline, les opportunités de croissance externe toujours possible, et le contexte économique difficile, il ressort clairement que Techniline est sous valorisé. La valorisation logique du titre devrait se situer autour des 1.50 euros. Soit un potentiel de gain de 37 % par rapport au cours du 17/11/08.


FB


Prochaine mise à jour sur le titre lors de la publication du CA du troisième trimestre.

jeudi 13 novembre 2008

Analyse / Conseil : GEA / Grenobloise d’Electronique et d’Automatismes

Code Isin : FR0000053035
Mnémonique : GEA
Cours extrêmes sur 6 mois : 10.15 / 14.14 euros
Nombre de titres : 1 200 000

Actionnariat de référence (source Bloomberg)
Serge Zaslavoglou : 33.33 %
Richelieu Finance : 4.97 %
CM-CIC Asset Management : 1.67 %
Meeschaert FCP : 1.33 %


Un exercice 2007/2008 en belle croissance !

Présentation
Depuis ses débuts en 1970, GEA est devenu le leader français de son secteur d’activité. L’entreprise est spécialisée dans la conception, la production et la commercialisation de systèmes électroniques et informatiques de perception et de contrôle de péages autoroutiers.
Son chiffre d’affaires se répartit dans 4 domaines :
Systèmes de péage autoroutier (84%) : voies de sorties manuelles et automatiques, systèmes informatiques de gare et centraux, systèmes de péages dynamiques (télépéage…), bornes d’entrée automatiques.
Badges (10%)
Services de maintenance (6%)
Systèmes de péage pour parking (1%) : caisses automatiques et manuelles de paiement, bornes d’entrée et de sortie…
La répartition géographique du CA est : France 75%, International 25%.

GEA est le premier fournisseur du marché français, ainsi huit sociétés françaises d’autoroutes sur neuf utilisent des équipements de sa fabrication. GEA revendique environ 60% du parc installé sur le territoire français.

Dernières news
GEA a publié aujourd’hui son CA du 4éme trimestre de l’exercice 2007/2008. Il s’élève à 12.27 millions d’euros en forte progression de plus de 43% en glissement annuel (CA 3éme trimestre 2006/2007 était de 8.56 millions d’euros). Sur l’exercice, l’entreprise grenobloise a réalisé prés de 44 millions d’euros de chiffre d’affaires. Soit, une croissance de l’activité de 13.8% par rapport au 38.67 millions d’euros de l’exercice 2006/2007.

Analyse
Depuis son plus haut cours de février 2005 à 27.50 euros (avec l’entrée au capital de Richelieu Finance ; moins de 5% aujourd’hui), le cours de la société n’a cessé de baisser pour atteindre un point bas de 8.70 en janvier 2008. Aujourd’hui, le cours a clôturé à 13 euros.
La performance du titre n’est pas justifiée.
GEA est une entreprise stable avec une croissance saine et constante. Sa gestion est rigoureuse, et quel que peu familiale (l’entreprise n’a aucune dettes financières), mais celle-ci ne pénalise en aucune manière ses capacités d’innovation et d’investissement. Cela lui permet toujours de découvrir pour ses clients des solutions attractives et innovantes.
Le profil de risques des clients est relativement faible compte tenu de la qualité des donneurs d’ordres (sociétés publiques ou privées concessionnaires d’ouvrage d’art : autoroutes…)

A ce jour, le résultat annuel de l’entreprise n’est pas connu et le communiqué du 12/11/08 laconique. Je ne peux donc baser mon analyse que sur les résultats du premier semestre et sur le CA annuel 2007/2008 pour effectuer une extrapolation du résultat net.
Le premier semestre s’est traduit par un RN de 1.03 millions d’euros, pour 20.78 millions d’euros de CA (A comparer, au RN de l’exercice 2006/2007 qui s’était élevé à 1.12 millions d’euros). Vu, la croissance de l’activité de 27% sur le deuxième semestre, (sauf provisions exceptionnelles, ou problèmes inconnus à ce jour), il me paraît raisonnable de prévoir un RN pour l’exercice de 2007/2008 dans une fourchette de 1.5 à 2.1 millions d’euros. C'est-à-dire une des meilleurs performances des 5 dernières années. Concernant, le dividende nous pouvons estimer en prenant le taux de distribution de 42% de l’exercice 2006/2007, obtenir un dividende proche de 0.50 cents par action, soit un rendement de 3.8% sur la base du dernier cours.

Au niveau des fondamentaux
Avec une capitalisation boursière de 15 millions d’euros, le PER moyen du titre ressort autour de 8.5 fois les bénéfices 2007/2008 estimés. PER ridicule vu la qualité du bilan de la société.
En effet, GEA dispose dans cette période de crise d’un bilan à faire pâlir beaucoup d’entreprise :
-Capitaux propres de 19.96 millions d’euros (au 31/03/08), soit 16.63 euros par action
-Endettement quasi nul de 3 K euros (au 31/03/08); soit un gearing 0.15% !!!
-Trésorerie de 13.64 millions d’euros (au 31/03/08) dont 2.03 millions d’euros de disponibilités et 11.61 millions d’euros en valeurs mobilières de placement.
Au regard de ces trois points bilantiels, on voit aisément que le cours actuel entre 12 et 13 euros ne reflète en aucune manière la valeur de la société. Celle-ci présente pourtant un profil de risque vraiment très faible.

Conclusion
Le modèle GEA me paraît pertinent et unique. Il ne se révèle pas excessif de fixer un objectif de cours de 16 euros pour le moyen terme, soit un potentiel d’appréciation d’environ 23%. A horizon, un an en tablant sur un rythme de croissance compris entre 5 et 10%, l’objectif d’un retour au dessus des 20 euros semblerait tout à fait logique.


FB

Prochaine analyse du titre lors des résultats annuels

mercredi 12 novembre 2008

Analyses de titres, articles et points de vue..bientôt!!

Premières analyses de titres, articles et points de vue...prochainement.
A bientôt
FB
 
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