jeudi 26 février 2009

Le CAC40 au plus bas depuis mars 2003 atteint péniblement 670 milliards d’euros de capitalisation

Depuis son dernier point haut, du 1 juin 2007 à 6168 points le CAC40 n’a cessé de baisser pour atteindre en clôture du 25 février 2009, 2696 points (avec un point bas en journée de 2662 points). C'est-à-dire, un retour de 6 ans en arrière, à des niveaux équivalents à ceux du mois de mars 2003. L’année 2008 avait été très difficile sur le plan boursier. Le CAC40 avait perdu 42.68% de sa valeur. Depuis, le 1er janvier 2009, il concède plus de 16%. A croire, que ce mouvement baissier initié en juillet de 2009 ne s’arrêtera jamais. En effet, les mauvaises nouvelles vont en s’accroissant.
Tout d’abord, les perspectives de croissance en France sont selon les dernières estimations de l’Expansion peu reluisantes, une année 2008 en récession de 2.2% et une anticipation de croissance de 0.5% pour 2009.
Au niveau européen même constat, les estimations de l’Expansion donne une croissance 2008 de -2.2% et de 0.7% pour 2009. Quant à la croissance mondiale elle devrait connaître l’une de ses plus mauvaises performances depuis longtemps (estimation 2008 de +0.2% et 1.5% pour 2009). Dans ce maelstrom boursier et financier, rares sont les entreprises à entrevoir un rayon de soleil avant 2010. Le CAC40 termine ainsi la journée du 24 février par une septième séance négative. Cette situation parait justifiée au regard de l’avalanche d’incertitudes provenant d’outre atlantique. Les craintes au sujet de la santé des établissements financiers américains ont redoublé. Un débat s’est installé aux Etats-Unis sur l’éventualité d’une nationalisation par le Trésor américain des banques Citigroup et Bank of America. De plus, AIG, l’ex numéro un mondial des assurances est de nouveau exsangue financièrement. L’assureur qui a été sauvé de la faillite en septembre dernier via une quasi nationalisation du Trésor américain et qui a bénéficié d’un total de 150 milliards de dollars d’aide publique, pourrait refaire appel à l’aide de l’Etat américain. Les aides accordées ne suffiraient pas. Les pertes du quatrième trimestre 2008 devraient atteindre le montant abyssale de 60 milliards de dollars… A cela s’ajoute les doutes liés à l’efficacité du plan de relance de l’administration Obama. Face à tant d’incertitudes, les investisseurs préfèrent rester très prudents. D’où cette chute des marchés et notamment du CAC40, qui revient sur des plus bas de 7 ans. La capitalisation boursière globale du CAC40, 670 milliards d’euros atteint à peine le montant du plan de relance américain de Barack Obama.


Classement des sociétés du CAC40 par rapport à leur capitalisation boursière (Source Bloomberg 25/02/2009)

CAC 40 / 670.5 Milliards d’euros / PER Moyen 2009 estimé de 8.31

Rang / Société / Capitalisation en Milliards d'euros / Poids dans l’indice / PER 2009 estimé

1 TOTAL 90.06 18.23% 8.55
2 SANOFI-AVENTIS 57.46 9.30% 7.37
3 EDF 56.03 2.26% 11.28

4 GDF SUEZ 54.55 6.86% 9.77
5 FRANCE TELECOM 44.57 6.77% 8.37
6 L’OREAL 30.54 2.76% 14.04
7 ARCELOR MITTAL 23.19 2.58% 7.56
8 LVMH 22.65 2.52% 11.76
9 VIVENDI 21.88 4.43% 7.94
10 BNP PARIBAS 22.11 4.25% 5.94
11 DANONE 19.07 3.47% 12.83
12 CARREFOUR 18.64 3.39% 10.16
13 CREDIT AGRICOLE 16.60 1.68% 10.16
14 AXA 15.38 2.49% 3.97
15 AIR LIQUIDE 15.23 3.08% 12.16
16 SOCIETE GENERALE 13.99 2.83% 6.27
17 VINCI 12.73 2.44% 7.81
18 SCHNEIDER ELECTRIC 12.25 2.22% 10.17
19 ALSTOM 10.26 1.34% 9.04
20 PERNOD RICARD 9.55 1.64% 9.35
21 SAINT GOBAIN 9.37 1.18% 6.36
22 EADS 9.30 0.84% 7.31
23 UNIBAIL RODAMCO 7.90 1.61% 11.02
24 BOUYGUES 7.59 1.22% 5.25
25 VEOLIA ENV 7.27 1.17% 9.21
26 ACCOR 6.26 0.97% 12.90
27 LAFARGE 6.67 0.94% 5.53
28 ESSILOR 5.88 1.18% 15.04
29 SUEZ ENV 5.60 0.68% 10.88
30 PPR 5.91 0.71% 8.38
31 VALLOUREC 3.73 0.71% 5.00
32 MICHELIN 3.88 0.66% 10.49
33 LAGARDERE 3.45 0.55% 6.98
34 RENAULT 3.21 0.45% N.A
35 STMICROELECTRONICS 3.24 0.42% N.A
36 CAP GEMINI 3.35 0.64% 8.55
37 PEUGEOT 3.07 0.46% N.A
38 DEXIA 3.03 0.24% N.A
39 ALCATEL-LUCENT 2.41 0.41% N.A
40 AIR FRANCE KLM 2.17 0.37% 123.03


Les 10 membres du CAC40 les plus performants depuis le 31/12/2008
1 PEUGEOT +9.75%
2 PPR +0.29%
3 TOTAL -2.40%
4 LVMH -3.18%
5 SANOFI-AVENTIS -3.78%
6 CARREFOUR -3.89%
7 SCHNEIDER ELECTRIC -4.63%
8 SUEZ ENV -4.98%
9 EADS -5.07%
10 ARCELORMITTAL -5.82%

Les 10 membres du CAC40 les moins performants depuis le 31/12/2008
1 BOUYGUES -26.82%
2 MICHELIN -28.67%%
3 GDF SUEZ -29.60%
4 VEOLIA ENV -30.61%
5 ALCATEL-LUCENT -32.03%
6 SOCIETE GENERALE -33.06%
7 SAINT GOBAIN -37.55%
8 RENAULT -39.14%
9 DEXIA -46.25%
10 AXA -53.54%


FB

mardi 17 février 2009

Le classement 2009 des 50 premières banques mondiales par capitalisation boursiére

L’année 2008 et le début 2009 ont été terrible pour les banques. En effet, la crise des subprimes qui a entraîné une chute généralisée de toutes les places financières du monde et une crise du crédit, a fortement affaibli les banques. Conséquence directe, leurs actifs en portefeuille, ont considérablement perdu de leur valeur, voire sont devenus aujourd’hui invendables. Afin de clarifier leurs bilans, les banques ont été obligées de procéder à des dépréciations d’actifs qui leur ont coûté plusieurs centaines de milliards d’euros. Les banques ont donc été forcées d’obtenir de nouveaux capitaux. Ainsi, les augmentations de capital pour maintenir leurs ratios de solvabilité (Tier one) ont été légions et massives, ce qui confère véritablement à l’année 2008 le titre d’ « année noire bancaire ». Une dizaine de banques américaines ont fait faillites outre-atlantique, dont IndyMac et surtout Lehman Brothers. En Europe, aucune faillite n’est à regretter mais de nombreuses nationalisation d’ex fleuron bancaire ont eu lieu : Royal Bank of Scotland, Lloyds TSB, HBOS, Dexia, Fortis, Kaupthing Bank…
2009 ne s’annonce toujours pas sous de meilleurs auspices. Les mauvaises nouvelles continuent d’affluer. Royal Bank of Scotland a annoncé début janvier des pertes estimées sur 2008 pour un montant de 31 milliards d’euros. Anglo Irish Bank a été nationalisée par le gouvernement irlandais. UBS a publié 13.10 milliards d’euros de pertes sur 2008 et reste très prudent pour 2009. En Allemagne, Hypo Real Estate, banque spécialisée dans le financement immobilier pourrait être nationalisée prochainement.

Face au classement actuel, on peut simplement noter que les banques Chinoises tiennent toujours, les trois premières places du classement. Elles sont d’ailleurs les seules à dépasser les 100 milliards de dollars de capitalisation boursière. Elles ont cependant vu (comme la plupart des banques) leurs capitalisations boursières divisées par deux depuis début 2008. Les banques américaines frappées de plein fouet par la crise financière ont perdu leur leadership : Citigroup, ex-première banque mondiale en 2007, 9éme banque mondiale en juillet 2008, se retrouve aujourd’hui à la 34éme place mondiale. Les banques françaises, quant à elles se trouvent reléguer en milieu et bas de tableau : BNP Paribas, 1ére banque française se trouve à la 18éme place… La plus forte chute revient à Banco Santander (fortement touchée par la crise et l’affaire Madoff) 4éme banque mondial 7 mois auparavant, est maintenant reléguée à la 34éme place du classement.


Classement 2009 des 50 premières banques mondiales par capitalisation boursière
(En milliards de dollars)


Rang - Banque - Capitalisation au 13/02/09 - Evolution % depuis 15/07/08 - Pays

1 ICBC 186.84 -20.82 Chine
2 China Const Bank 122.17 -34.54 Chine
3 Bank of China 111.20 -19.70 Chine
4 HSBC 92.59 -46.77 Royaume-Uni
5 JP Morgan Chase 92.16 -14.08 USA
6 Wells Fargo 66.64 -1.61 USA
7 Banco Santander SA 60.08 -45.11 Espagne
8 Mitsubishi UFJ 59.83 -37.91 Japon
9 Bank of Communications 39.14 -30.14 Hong Kong
10 Intesa Sanpaolo 37.80 -44.93 Italie
11 Bank of America 35.41 -58.06 USA
12 Royal Bank of Canada 33.73 -39.04 Canada
13 Crédit Suisse 33.55 -26.98 Suisse
14 UBS 33.33 -37.59 Suisse
15 BBVA 33.31 -49.86 Espagne
16 Westpac Banking 32.46 -6.61 Australie
17 China Merchants Bank 31.73 -35.46 Chine
18 BNP Paribas 31.06 -60.30 France
19 Banco Itau 30.44 -44.96 Brésil
20 Commonw Bk Australia 30.40 -39.77 Australie
21 Sumitomo Mitsui 29.14 -50.83 Japon
22 Bradesco SA 27.97 -50.37 Brésil
23 Mizuho Financial 25.33 -54.59 Japon
24 Unicredit 24.44 -66.89 Italie
25 Bank of Nova Scotia 23.76 -46.40 Canada
26 Crédit Agricole 23.58 -41.82 France
27 Nat Australia Bank 23.47 -44.30 Australie
28 China Citic Bank 23.33 -18.19 Chine
29 Al Rajhi Bank 22.40 -33.39 Arabie saoudite
30 Hang Seng Bank 21.89 -37.54 Hong Kong
31 US Bancorp 21.76 -44.92 USA
32 Standard Chartered 21.56 -43.33 USA
33 Société Générale 19.86 -58.59 France
34 Banco Santander Brasil 19.45 -82.23 Brésil
35 Resona Holdings 19.14 8.75 Japon
36 Citigroup 19.02 -76.89 USA
37 Australia NZealand bk 18.41 -46.26 Australie
38 Deutsche Bank 16.81 -61.08 Allemagne
39 Banco do Brasil 15.96 -58.98 Brésil
40 State Bank India 15.62 -10.28 Inde
41 Nordea Bank 15.44 -55.22 Suéde
42 Shang Pudong 15.01 / Chine
43 Industrial Bank 14.89 / Chine
44 Lloyds Banking 14.53 -53.29 Royaume Uni
45 China Minsheng 14.27 / Chine
46 Canada Imperial Bank 14.00 -33.04 Canada
47 Bank of Montreal 12.94 -37.00 Canada
48 Northern Trust 12.86 -13.45 USA
49 DBS Group 12.69 -41.30 Singapour
50 Royal Bank of Scotland 12.37 -77.15 Royaume Uni


Classement 2009 des banques française par capitalisation boursière (En milliards de dollars)

Rang - Banque - Capitalisation au 13/02/2009 - Evolution depuis le 15/07/2008

1 BNP Paribas 31.06 -60.30
2 Crédit Agricole 23.58 -41.82
3 Société Générale 19.86 -58.59
4 Dexia 5.20 -63.38
5 Natexis 4.20 -34.16


FB


Sources :
Bloomberg : le top 500 Monde Sociétés par capitalisation
L’Express : Crise bancaire - hiérarchie bousculée (17/07/
08)

mardi 10 février 2009

Analyse : GEA / Grenobloise d'Electronique et d'Automatismes / Résultats annuels 07-08

Code Isin : FR0000053035
Mnémonique : GEA
Cours extrêmes sur 6 mois : 10.85 / 15.91 euros
Nombres de titres en circulation : 1 200 000
Marché compartiment : C

Actionnariat de référence (source Bloomberg)
Serge ZASLAVOGLOU : 33.33%
CM-CIC Capital Privé : 6.77%
RICHELIEU FINANCE : 4.97%
CM-CIC Asset Management : 1.67%
MEESCHAERT FCP : 1.12%

GEA ne connaît pas la crise ! Résultats annuels 2007/2008 en forte hausse

Présentation
Depuis sa création en 1970 et son introduction en bourse en 1994, GEA est devenu le leader français de son secteur d’activité. L’entreprise est spécialisée dans la conception, la production et la commercialisation de systèmes électroniques et informatiques de perception et de contrôle de péages autoroutiers.
Son chiffre d’affaires (d’après rapport financier annuel 07/08) se répartit dans 4 domaines :
-Systèmes de péage autoroutier et systèmes de péages pour parking (84.01%) : voies de sorties manuelles et automatiques, systèmes informatiques de gare et centraux, systèmes de péages dynamiques (télépéage…), bornes d’entrée et de sortie automatiques, caisses automatiques et manuelles de paiement…
-Badges (8.8%)
-Services de maintenance (7.04%)
-Divers (0.14%) : prestations de services
La répartition géographique du CA est : France 83.64%, International 16.36%.

GEA est le premier fournisseur du marché français, ainsi huit sociétés françaises d’autoroutes sur neuf utilisent des équipements de sa fabrication. GEA revendique environ 60% du parc installé sur le territoire français.

Dernières news
GEA a publié le 22/01/09 ses résultats annuels 2007/2008. L’entreprise de Meylan a réalisé un résultat net de 2.47 millions d’euros contre 1.12 millions d’euros un an plutôt. Soit une progression de 120.5%. Concernant, le Chiffre d’affaires, le CA annuel s’était élevé sur l’exercice écoulé à 42.87 millions. Le 03/02/09, GEA a publié son CA pour le premier trimestre de l’exercice 2008/2009. Il se monte à 16.35 millions d’euros contre 10.58 millions d’euros sur un an glissant.

Analyse
Au niveau des résultats annuels
GEA : le leader mondial de l’intégration et du développement des systèmes de perception de péage a réussi dans un contexte économique très morose, à réaliser une performance très appréciable. En effet, le résultat net s’élève à 2.47 millions sur l’exercice 2007/2008, contre 1.12 millions d’euros sur l’exercice précédent. Ce résultat net de qualité, en forte hausse, est la conséquence d’une marge brute en progression de 3 points à 50.26% contre 47.3% un an plus tôt, mais surtout d’un résultat d’exploitation (indicateur de la rentabilité économique) en croissance de 272% à 4.55 millions d’euros contre 1.22 millions sur l’exercice 2006/2007. La direction met en avant, cette forte amélioration du résultat d’exploitation comme la conséquence directe des retombées commerciales des contrats pluriannuels conclus les années précédentes et grâce à une bonne gestion de son poste achats. Mais, elle est aussi la résultante d’une gestion très rigoureuse des coûts par l’entreprise et de la rationalisation de ses outils de production. Pour preuve, les charges d’exploitation de l’entreprise n’ont augmenté sur l’exercice 2007/2008 que de 6.25% à 38.56 millions d’euros pour un CA en progression de 15.08%.

Au niveau du Chiffre d’Affaires
GEA a obtenu sur l’exercice 2007/2008 une belle progression de son chiffre d’affaires. En effet, le CA est passé de 37.25 millions d’euros sur l’exercice 2006/2007 à 42.87 millions d’euros sur l’exercice 2007/2008. Soit une hausse de sa production de 15%. De plus, l’entreprise poursuit cette tendance très positive, puisqu’elle vient de publier le 03 février dernier son CA du 1er trimestre 2008/2009. Il est en forte croissance de 54%. Celui-ci se monte à 16.35 millions d’euros contre 10.58 millions sur le T1 de l’exercice précèdent. 85.21% a été réalisé en France et 14.79% à l’étranger. GEA montre sur le T1 sa volonté d’expansion à l’internationale.

Perspectives
GEA commence l’exercice 2008/2009 de manière très positive et entame l’année 2009 avec optimisme et une confiance affichée dans l’avenir. En effet, l’exercice 2007/2008 a été pour GEA, une année fructueuse en terme de réussite commerciale. De nombreux contrats ont été remportés, aussi bien à l’international que en France. L’entreprise a ainsi conclu deux contrats en Autriche pour des équipements automatiques et plusieurs contrats en Europe du Sud, dont un au Maroc pour l’équipement de l’autoroute Marrakech-Agadir, et un autre particulièrement important en Grèce pour mettre en péage la section Athènes-Thermopyles. La France n’a pas été oublié par cette réussite. GEA a été retenue par la société OPENLY pour rénover le système de péage du périphérique Lyonnais et par l’entreprise ARCOUR pour l’équipement de l’autoroute A19 (Arthenay-Courtenay). De plus, GEA a continué de se développer dans le télépéage (nouvel axe de développement pour l’entreprise). Ainsi, GEA a gagné plusieurs nouvelles commandes de badges auprès des sociétés DKV, ATMB et THALES. Ces succès commerciaux portent, le nombre de badges vendus depuis le lancement sur ce créneau à 1.14 millions. Cette situation conforte l’entreprise dans son choix de faire du télépéage, un de ses futurs relais de croissance. GEA est aujourd’hui présent dans toutes les catégories de système de télépéage (véhicules légers et poids lourds).
Le 22 janvier dernier, GEA a communiqué l’état de son carnet de commande à la clôture de l’exercice 2007/2008. Celui-ci a atteint un niveau jamais égalé jusqu’à ce jour. Il se monte à 61 millions d’euros en croissance de 19.6% contre 51 millions d’euros l’année passée. De plus, il confirme le développement du groupe à l’international avec 41% de contrats signés hors de France. Point très positif qui s’amplifie même, puisque GEA a signé lors du premier trimestre 2008/2009 plusieurs bons de commandes pour des nouveaux marchés d’un montant estimé entre 22 et 50 millions d’euros.
Fort des résultats engrangés sur l’exercice 2007/2008 et confiant dans ses perspectives pour 2009, l’entreprise proposera lors de la convocation de l’assemblée générale, de porter le dividende à 0.80 euros. Soit un taux de distribution des bénéfices de prés de 39% pour ses actionnaires. Le rendement du titre se monte au dernier cours à 5.1%.

Les Fondamentaux
La capitalisation boursière de GEA se monte à 18.3 millions d’euros. Un niveau très faible pour une entreprise en croissance, bénéficiaire et confiante dans l’avenir. La valeur boursière de GEA n’est toujours pas, malgré la hausse du cours de l’action sur les dernières semaines conforme aux fondamentaux solides de l’entreprise.
Voici les points forts de la structure financière de GEA :
-Les capitaux propres se montent à 21.4 millions d’euros en hausse de 10.3%. Soit 17.83 euros par action.
-La Trésorerie de clôture s’élève à 18.91 millions d’euros (dont 16.81 millions d’euros de valeurs mobilières de placement et 2.09 millions de disponibilités) contre 7.85 millions d’euros l’année passée. Par action, elle atteint donc 15.75 euros.
-Endettement quasi-nul, les dettes auprès des établissements de crédits se chiffrent à 6610 euros! Soit un gearing ridiculement bas de 0.03%.
-Le PER du titre est de 7.4 sur la base du RN 07/08.
-Le bénéfice net par action se chiffre à 2.06 euros par action.
Tous ces points mettent bien en évidence une véritable sousvalorisation de l’action.

Conclusion
GEA a effectué un très bel exercice 2007/2008, dans un environnement économique dégradé, ce qui rehausse d’autant plus la qualité de ses résultats. L’entreprise revient sur de hauts niveaux de rentabilité. L’avenir s’annonce de manière positive dénotant fortement avec la tendance actuelle des entreprises. La société dispose d’une structure financière très saine, de clients de qualité (sociétés d’autoroute), d’un carnet de commandes garni et d’une trésorerie abondante. La décote du titre est importante et ne prend pas en compte les perspectives d’évolution. Le dernier objectif de 16 euros est quasiment atteint. L’objectif de cours actuel, se situe maintenant à 20 euros, pour le moyen terme (si la tendance actuelle se poursuit).


FB



Prochaine analyse sur le titre lors des résultats semestriels 2008/2009

dimanche 1 février 2009

La faillite de l'UNION GENERALE en 1882

Rappel historique du krach de la banque de l'Union Générale
Le krach de la banque de l’Union Générale, suivis de sa mise en faillite le 2 février 1882 fait partie des épisodes marquants du paysage bancaire français.
Pourquoi un tel rappel historique? Tout simplement car l’année 2008 et le début d’année 2009 furent frappés par de nombreux scandales financiers et faillites bancaires. La liste tout le monde la connaît : « Affaire Kerviel, Faillite de Lehman Brothers, Scandale Madoff et Affaire Satyam ». La compréhension et la connaissance du passé permettent de mieux comprendre le présent, voir d’anticiper le futur. Ainsi, cette faillite de l’Union Générale* vieille de plus de 127 ans, reste retentissante dans l’histoire bancaire comme l’élément déclencheur de la crise économique et boursière que subira la France à partir de 1882. Par analogie, la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008 fût l’élément de trop, contrariant la spéculation irraisonnée des opérateurs de marché, entraînant les marchés financiers dans une spirale baissière retentissante.

Grandeur et décadence de l’Union Générale

La banque de l’Union Générale a été créée à Lyon, en 1875 par des monarchistes catholiques. En 1878, la banque se retrouve en difficulté. Elle est reprise par Paul Eugène Bontoux et d’autres investisseurs lyonnais, le 24 mai 1878. Son capital se monte à 25 millions de francs.

Paul Eugène Bontoux est né en décembre 1820 à Embrun, polytechnicien, ancien ingénieur des Ponts et Chaussées, ancien directeur de petites compagnies ferroviaire (La Staatsbahn et de la Sudbahn) et homme politique (conseiller général des Hautes Alpes). Il se fera connaître du public à partir de 1874, grâce au succès que rencontre l’émission de son emprunt (3.5 millions de francs), pour financer des investissements miniers (extraction de lignite) en Autriche dans le land de Styrie. L’opération se révèle une réussite financière. Les titres avaient été émis à 350 francs et atteignent en 1880 les 500 francs. Fort de son succès financier, il souhaite l’exploiter, en se présentant sous l’étiquette légitimiste aux élections législatives de 1877 à Gap. Il est élu mais l’élection sera invalidée pour fraude aux votes. Dépité par cet échec, il souhaite se lancer pleinement dans le monde des affaires. L’histoire de l’Union Générale commence véritablement maintenant.

L’essor de l’Union Générale

Bontoux souhaite créer une grande banque catholique qui puisse concurrencer, les grandes banques de l’époque à capitaux « juifs » comme les Hottinguer, les Neuflize et surtout les Rothschild. Il s’appuie donc sur les milieux cléricaux et conservateurs. Il s’entoure pour cela de grands noms de la droite catholique, comme le Comte de Chambord (prétendant à la couronne de France), de nombreux cardinaux dont le cardinal Jacobini, secrétaire du pape Léon XIII (il investira 335 000 francs), de nombreux évêques français, ainsi que de commerçants. L’Union Générale connaît un essor très rapide. Elle ouvre plusieurs succursales et agences, en France et à l’étranger. En juillet 1878, Bontoux est nommé président du conseil d’administration et Jules Feder est nommé vice président.
La banque réalise à ses débuts de nombreuses petites opérations d’agiotages assez rentables, lui permettant de valider son modèle. Ces succès permettent un développement rapide des dépôts de la banque. Ils passent de 22 millions de francs à sa création à 110 millions de francs en 1881. Cependant, les ressources grandissantes de l’Union Générale ne suffissent pas. Les besoins et les investissements sont énormes. La banque investit financièrement et industriellement dans différents secteurs : compagnies d’assurances, brasseries, métallurgie, mines, chemins de fer en France et à l’étranger (Balkans, Orient)…et prend des participations dans différentes sociétés dont la Banque de Milan. Pour financer ces investissements, le capital de la banque doit être augmenté. Il est augmenté une première fois à 50 millions de francs en 1879, et une seconde fois en 1881 à 100 millions de francs. Eugène Bontoux trouve facilement de nouveaux actionnaires attirés par des distributions de dividendes importants. Le cours de l’action, connaît donc une envolée rapide au même rythme que la frénésie d’investissements de la banque. L’action est émise en 1878 à 500 francs, en mars 1881 elle passe à 1250 francs, pour atteindre fin décembre 1881, plus de 3000 francs.

Les problèmes de l’Union Générale

Les différents investissements et placements de l’Union Générale sont plutôt bien gérés par Jules Feder, véritable gestionnaire de la banque. Le problème provient surtout des nombreuses irrégularités de gestion. Ces irrégularités deviennent vite légion, entre les bilans falsifiés (les bénéfices annoncés sont souvent des estimations plus ou moins fiables), les augmentations de capital truquées avec des souscriptions fictives (lors des deux augmentations de capital de 1879 et 1881, un nombre important d’actions ne sont souscrites que bien après la fin de la souscription, par la société ou par des amis à elle. Les actions étant revendues par la suite à un cours supérieure au prix d’émission permettant aux bénéficiaires d’empocher une plus value) et des opérations illégales (versement de cadeaux aux anciens actionnaires comme lors de l’augmentation de capital de 1881 ou les anciens souscripteurs n’eurent à payer qu’un quart de leurs actions nouvelles)…
Cependant, toutes ces anomalies et étrangetés de gestion passent plus ou moins inaperçus grâce à l’appui de plusieurs journaux financiers. Ils sont détenus par des actionnaires de l’Union Générale. La banque détient elle, le contrôle des publications Paul Dalloz. Des journaux comme La Finance, Le Clairon et Le Messager de Paris ont permis de soutenir largement le titre et de vanter auprès de l’opinion les louanges de la banque. Ce « soutien » de la presse, favorisera fortement le cours de l’action qui ne cessera de monter pendant trois ans.

*Le krach de l’Union Générale et le début de la crise boursière*

Depuis le krach de la bourse de Vienne en 1873, l’engouement pour les marchés boursiers en France est général. La bourse progresse chaque année. La spéculation bât son plein. L’action de l’Union Générale continue sa croissance. Pourtant, des rumeurs commencent à circuler. Le Crédit Lyonnais et la banque Rothschild joueraient la valeur à la baisse depuis plusieurs mois. Le marché toujours insouciant ne réagit que quelques mois plus tard. L’annonce qui met le feu aux poudres est le lancement d’une troisième augmentation de capital fin décembre 1881, devant porter celui-ci à 150 millions de francs. Le 2 janvier, la débâcle commence pour l’Union Générale. L’action commence à chuter. On ne l’arrêtera plus. Le 19 janvier l’action ne vaut plus de 1300 francs contre 3000 début janvier. Le 28 janvier l’action tombe à 500 francs. Le 29 la banque ferme ses portes. Le 30 elle se déclare en cessation de paiements. Et le 2 février, elle est déclarée en faillite. La mise en faillite de l’Union Générale secoue tout le système financier. Les bourses de Paris et surtout de Lyon chutent fortement. La crise s’étend. Les épargnants notamment ceux en situation de reports (principe du SRD aujourd’hui) ne peuvent plus honorer leurs positions. La bourse de Lyon (en fait la chambre syndical) est mise en liquidation. Elle doit donc suspendre les cotations et échanges. Une nouvelle est créée mais un tiers des agents de changes sont démis de leurs fonctions. Les autres banques sont fortement impactées. La banque de Lyon et de la Loire fera faillite en avril. Les clients des banques retirent leurs dépôts. Le Crédit Lyonnais par exemple voit les siens s’effondrer passant de 250 millions de francs à 150 millions en fin d’année 1882. La crise est partie. De nombreuses entreprises font faillite en raison d’une réduction des crédits proposés par les banques durement touchées par la crise. Elle durera sur le plan boursier mais surtout économique jusqu’en 1888. En 1883, Bontoux et Feder seront condamnés à cinq ans de prison qu’ils ne feront pas en partant à l’étranger.

*La faillite de l’Union Générale a provoqué la crise économique de 1882. Cette faillite illustre bien le tournant très rapide, entre une phase boursière euphorique et la phase de marasme boursier qui s’en suit. En 1882, la fin de l’Union Générale en a été le déclencheur. Chaque siècle, depuis les débuts de la bourse, connaît plusieurs krachs. Pourtant, si les experts cherchent toujours à expliquer le krach actuel par le précèdent, à chaque fois l’élément déclencheur est différent, soit dans ses conséquences, soit par sa puissance, soit par son originalité.


FB



Note : Emile Zola s’est inspiré du krach de l’Union Générale pour écrire son livre L’Argent en 1891.
 
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