samedi 23 février 2013


Les Risques de Krach obligataire semblent restreints

La peur d’un krach obligataire comme en 1994 est excessive
Par Roland Laskine | Publié le 22/02/2013 - lefigaro.fr -  lien article



Les indices boursiers européens repartent à la hausse et aucune tension forte n’est visible sur les taux d’intérêt. Les craintes liées à un changement imminent de politique monétaire de la Fed sont excessives.
Les craintes d’un krach obligataire qui a secoué le marché à la suite de la publication des minutes de la Fed, qui laissaient entendre que celle-ci pourrait infléchir sa politique monétaire en arrêtant ses achats d’obligations, ont été largement exagérées. Certains investisseurs y ont même vu un risque imminent de hausse des taux directeurs. Une ambiance qui pourrait rappeler le krach obligataire de 1994.

Rappelons qu’un krach obligataire était intervenu à la suite du relèvement, en février 1994, des taux de la Réserve Fédérale américaine (Fed) de 3 % à 3,25 %. Cette décision inattendue avait généré des anticipations de durcissement de la politique monétaire, donc une hausse des rendements et des pertes importantes pour les portefeuilles obligataires.

La mini-panique qui s’est emparé des marchés hier était liée à ces craintes. Comme l’expliquait hier Philippe Waechter, le chef économiste de Natixis AM, «les interrogations sur l’efficacité des opérations de quantitative easing de la Fed ne sont pas nouvelles, mais aucune décision n’a été prise sur la question de l’arrêt des programmes actuellement en cours». En d’autres terme, il y a des débats au sein de la Fed, mais il n’y a pas de changement de cap.

Par rapport à 1994, le contexte actuel est par ailleurs très différent. Aux États-Unis, le repli du taux de chômage masque une situation réelle du marché de l’emploi qui reste très dégradée, avec un taux très faible de la population en âge de travailler qui est effectivement employée, car les découragés qui sortent de la population active ne sont plus comptabilisés dans les chiffres du chômage. Dans ces conditions, une inflation portant sur les salaires est peu probable. Même chose en Europe, où le marché du travail très dégradé, ce qui empêche, sauf peut-être en Allemagne, tout effet dit de «second tour» de hausse des salaires.

Après un début de panique, les taux des bonds à 10 ans aux États-Unis sont d’ailleurs revenu à 1,985 %, même chose en Europe avec le taux des emprunts d’État allemands qui reste stable autour de 1,589 %. Les taux français se tendent légèrement à 2,23 % en raison des interrogations sur la capacité de la France à maîtriser ses déficits.

Le sentiment des experts du Figaro Bourse: la volatilité est repartie à la hausse avec un indice Vix remonté à 15,3, mais les risques de correction boursière de grande ampleur sont limités.

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