vendredi 22 mai 2009

Analyse Freelance.com : Résultats 2008

Code Isin : FR0004187367
Mnémonique : ALFRE
Cours extrêmes sur 6 mois : 0.50 / 1.36 euros
Nombre de titres en circulation : 2 739 996
Marché : Alternext

Actionnariat de référence (source Bloomberg)
Fondateurs et dirigeants : 54.43%
Managers et actionnaires historiques : 10.04%
Republic Alley : 7.91%
Gaétan Carnot : 6.78%

Chiffre d’affaires stable mais bénéfice en berne sur 2008 !

Présentation
En 1996, les deux fondateurs Sylvain VIEUJOT et André MARTINIE (respectivement Directeur Général et Président de Freelance.com) décide de créer via la reprise d’une entreprise existante, une société de prestations de services intellectuelles de haut niveau à destination des entreprises. Ce modèle est encore peu connu à l’époque. Il se base sur la mise à disposition de free-lances (prestataires indépendants) pour répondre à des besoins ou missions spécifiques, plus ou moins longues (entre 1 jour et plus d’un an) demandés par les entreprises. Ce modèle uniquement focalisé sur l’activité freelancing se développe en 2005 (création de Portage.com) et 2006 (Acquisition de la société Valor). Freelance.com se trouve ainsi présent sur 3 métiers :
-Le Freelancing (65% du CA)
Freelance.com peut fournir aux entreprises des prestations dans 5 domaines : l’informatique, le conseil, le marketing, la communication et la formation. Cela au travers d’un réseau de plus de plus de 125000 consultants indépendants. Dans le cas présent, le travailleur indépendant est mandaté par Freelance.com. C'est-à-dire qu’il a obtenu son contrat ou sa mission grâce à Freelance.com. La société encaisse la totalité de son CA, et en paye 80% au consultant indépendant.
Freelance.com est le numéro 1 français sur ce secteur.
-Le Portage salarial (34% du CA)
Via ses marques Portage.com et Valor, la société propose aux travailleurs indépendants qui disposent déjà d’une proposition de contrat auprès d’une entreprise, d’obtenir statut et avantage du salarié. Freelance.com assure en échange pour eux, en contrepartie d’une commission (environ 10% du contrat), la gestion optimale de leurs démarches administratives, juridiques, fiscales, sociales et le versement de leur rémunération. Freelance.com encaisse le CA généré et rémunère le travailleur indépendant « porté » en tant que salarié.
Le marché du portage est actuellement en forte croissance d’environ 20% par an. Ce marché reste en France de petite taille en comparaison de nos voisins européens. Freelance.com est le n°4 sur le secteur du portage français.
-La Place de marché (1% du CA)
Freelance.com exploite via la société Web-Profils une « place de marché » automatisée, qui assure la mise en relation des SSII et Cabinets de conseil, avec comme objectif de permettre d’optimiser leur point faible, la gestion de leurs inter-contrats.

Freelance.com, société française est présente à l’international via 4 filiales : Maroc, Espagne, Suisse et Emirats Arabes Unis (Dubaï).
L’entreprise a connu une forte croissance de son activité ainsi entre 1998 et aujourd’hui, en passant d’un CA de 6 millions d’euros à 49.6 millions en 2008.

Dernières News
Freelance.com a publié le 30/04/09 ses résultats annuels. L’année 2008 se solde par un résultat net négatif de (1.11) millions d’euros. Le chiffre d’affaires annuel 2008 communiqué le 03/03/09 se monte à 49.6 millions en très légère hausse par rapport à 2007.

Faits marquants de l’exercice et post clôture
Durant l’exercice 2008, le groupe Freelance.com a cédé à son manager espagnol, 51% des titres de sa filiale espagnole pour 1 euro, le 5 décembre 2008. Cette filiale déficitaire ne sera donc plus consolidée dans les comptes de 2009.
De plus, en mars 2009 le groupe a cédé l’intégralité de sa filiale Belge (déficitaire elle aussi) pour 1 euro.

Analyse
Au niveau du RN :
L’exercice 2008, se conclue pour Freelance.com par un résultat net en forte régression, à (1.11) millions d’euros contre 0.33 millions d’euros sur l’année 2007. Cette chute importante du résultat net résulte de plusieurs facteurs :
-L’environnement de marché dégradé conséquence de la crise économique et financière a pesé sur le second semestre et particulièrement sur le dernier trimestre de l’année.
-Les salaires des consultants en portage salarial (34% du CA) comprennent depuis le 1er janvier 2008, une taxe assise sur les frais de personnel porté. Cette nouvelle charge pour l’entreprise se chiffre sur l’exercice écoulé à 0.524 millions d’euros. Résultat, la marge brute chute d’un point en passant de 11.6% pour 5.68 millions d’euros en 2007 à 10.6% pour 5.26 millions d’euros sur l’exercice 2008. A noter, cependant que hors effet de cette élément nouveau, la marge brute aurait été de 11.7%. Soit en très légère progression.
-Les frais engagés par Freelance.com dans le cadre de sa politique de croissance externe s’élève à 117 Keuros sur l’année 2008. Plusieurs dossiers ont été à l’étude. Aucun n’ayant abouti, les frais qui en résultent ont du être passés en charges.
-Les frais de développement et de déploiement de la nouvelle plate forme informatique se sont poursuivis sur l’exercice 2008. La réception du logiciel et sa mise en service sont normalement prévus pour fin juin 2009. Ces coûts de développement sont comptabilisés en charges depuis le 1er janvier 2008 et non plus immobilisés (ce qui entraîné leur comptabilisation en produits d’exploitation). Les montants immobilisés à ce titre en 2007 ont donc étaient passés en charges sur 2008 pour un montant de 255 Keuros.
-La comptabilisation des écarts d’acquisition, passés en amortissement s’élève à 347 Keuros, essentiellement constitué d’écarts d’acquisition sur Valor et Web Profils.
-La hausse des charges financières de 37.2% passant de 168 Keuros sur 2007 à 230 Keuros pour l’exercice écoulé. Cette augmentation des charges financières est la conséquence de la hausse des frais d’affacturage. Le groupe cède depuis 2008, hormis ses créances de Freelance.com SA, les créances de Portage.com et de Valor. Le montant de l’encours chez le factor se chiffre au 31/12/08 à 8.18 millions d’euros contre 5.8 millions d’euros fin 2007.
-Freelance.com invoque aussi sans le chiffrer le renforcement du management du groupe avec la nomination d’un directeur général exécutif en février 2008 et le renforcement de l’encadrement commercial en septembre 2007. On peut cependant, constater que les frais de personnel hors salariés portés sont en hausse de 6.24% sur 2008 à 1.92 millions d’euros contre 1.8 millions d’euros en 2007.
-Les investissements en hausse consacrés au développement commercial (non détaillés) ont aussi pesé sur la rentabilité.

Au niveau du CA :
Sur l’exercice 2008, Freelance.com a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 49.64 millions d’euros en légère progression de 1.2% par rapport à 2007. Les trois premiers trimestres de l’année 2008 ont connu une croissance positive comprise en 0.5% et 2.9% tirée par une demande importante des principaux clients et de l’ouverture de plusieurs contrats grands comptes. Seul le T4 a été négatif, comme annoncé en novembre dernier par la direction. A cette époque, elle disait commencer à ressentir les premiers effets de la crise financière et du ralentissement économique. Par conséquent, sur le T4 l’activité a régressé de (2.17)%, pénalisée notamment par le pôle portage salarial, en raison de plusieurs réductions et non renouvellement de missions, conséquence de la détérioration de l’environnement économique.
Les différentes activités du groupe ont contribué au chiffre d’affaires global de l’entreprise de manière quasi identique à 2007. Ainsi, le pôle freelancing représente 65% du CA contre 64% en 2007. Le pôle portage salarial représente 34% du CA contre 35% en 2007 et l’activité de conseil et d’intermédiation dans le domaine des achats représente toujours comme en 2007, 1% du CA. Le chiffre d’affaires réalisé à l’international est en très légère hausse de 0.36 points à 3.71 millions d’euros, soit 7.47% de l’activité du groupe.

Perspectives
En marge du communiqué des résultats annuels 2008, Le président de Freelance.com André Martinie, a donné quelques indications sur les perspectives 2009 : « Nous sommes particulièrement confiants dans la capacité de notre modèle économique, plus flexible et moins vulnérable que celui des sociétés de services traditionnelles, à traverser la crise actuelle. Enfin, même si nous n’avons pu aboutir en 2008, notre ambition en matière de croissance externe demeure, le contexte économique actuel étant particulièrement propice aux rapprochements. »
Malgré des perspectives plutôt optimistes du président du groupe, l’année 2009 s’annonce assez incertaine pour Freelance.com du fait de l’absence de perspectives chiffrées. Malgré, le manque de visibilité, le groupe devrait arriver à stabiliser son activité sur 2009. L’évolution du chiffre d’affaires de Freelance.com a fait preuve par le passé (2001-2003), d’une forte résistance aux variations conjoncturelles.
Au delà de l’activité proprement dite, plusieurs points pourraient influer sur l’exercice 2009 :
-Les effets de la concurrence accrue que se livre les différents acteurs présents sur le marché du portage salarial vont certainement continuer à impacter la marge brute du groupe. En effet, la tendance actuelle sur le secteur du portage salarial incite à la prudence. Le taux de commission prélevé par les sociétés de portage salarial tend à diminuer. Le taux moyen de commission sur le chiffre d’affaires du porté était jusqu’à présent autour 9-10%. Ce taux est actuellement orienté à la baisse. Il pourrait redescendre autour de 7% dans les prochaines années. Le secteur du portage reste donc un enjeu clé pour 2009. Avec des marges en diminution, le marché du portage salarial est sur la voie de la consolidation. Une acquisition dans ce secteur permettrait à Freelance.com de mieux répartir ses charges fixes et d’augmenter ses volumes pour lui permettre de proposer une offre plus compétitive.
-L’étude de dossier de croissance externe est toujours d’actualité pour 2009. Le contexte actuel de conjoncture économique difficile rend la période favorable à des rapprochements pour augmenter volume d’affaires, puissance de négociation et bénéficier d’économies d’échelles. Plusieurs sociétés font l’objet de négociation. Cependant, Freelance.com surveille de très prés la situation financière de celles-ci avant de s’engager.
-Le ralentissement de l’activité, des principales SSII rend a priori disponible sur le marché des compétences parmi lesquelles le groupe pourrait puiser.
-Freelance.com a pour but de satisfaire des entreprises qui ont des besoins temporaires, et qui souhaitent conserver une certaine flexibilité dans la gestion et l’organisation de leurs ressources humaines. La période actuelle devrait donc être plutôt favorable au groupe.
-Le marché du portage salarial reste en France relativement petit par rapport à d’autres pays européens. Selon le SNEPS, il y aurait en France en 2008, environ 15.000 portés. A l’inverse l’Allemagne recense prés de 80.000 portés et le Royaume-Uni prés de 100.000. La croissance du nombre de salariés portés est d’environ 20% par an. Ainsi, malgré une baisse d’activité dans le pôle portage salarial au T4 2008 conséquence de l’environnement économique difficile, on peut espérer que Freelance.com devrait bénéficier de l’évolution positive de ce secteur.
-Un des enjeux de 2009, reste le redressement de la marge brute. Celle-ci s’est en effet réduite de 1 point notamment sous le poids des taxes assises sur les salaires des salariés portés.

Fondamentaux
Freelance.com capitalise sur la base du dernier cours (0.96 au 21/05/09) 2.63 millions d’euros. Soit une progression de 23% depuis le 01/01/09, mais une chute de 70% depuis 1 an ou le cours atteignait 3.25 euros. Voici, les points bilanciels importants au 31/12/08 :
-Le groupe dispose de 0.85 millions d’euros de capitaux propres, soit 0.31 euros par action.
-L’endettement est très faible, avec 0.12 millions d’euros d’emprunts et dettes financières (essentiellement l’assurance prospection Coface pour 0.11 millions d’euros, le reliquat provenant des comptes courants associés 17Keuros), soit un gearing de 14%.
-La trésorerie de clôture affiche 2.446 millions d’euros (disponibilités 2.443 millions d’euros + 3256 euros de VMP), soit 0.89 euros par action.
Le BFR s’est amélioré sur l’exercice écoulé en passant de 557 Keuros contre 504 Keuros en 2007, grâce à l’accroissement des encours chez le factor.
A noter que Freelance.com dispose au 31/12/08 d’une ligne ouverte au CIC, d’un montant de 500 Keuros.

Conclusion
Comme beaucoup d’entreprises l’année 2008 a été pour Freelance.com assez difficile. Si son chiffre d’affaires a réussi à croître légèrement, il n’en est pas de même pour son résultat net. Il a été pénalisé par la conjoncture morose, la taxe sur les salaires des portés, et une concurrence accrue sur le portage salarial. L’environnement économique n’est pas maîtrisable, à l’inverse la nouvelle fiscalité imposée sur le portage salariale et la vive concurrence sur ce secteur restent des problèmes importants. Les dirigeants du groupe ne paraissent pas pessimistes pour autant pour 2009. Si, ils estiment que des difficultés existent, elles ne sont pas insurmontables. La gestion rigoureuse des charges, la vente de la filiale déficitaire belge, la non consolidation de la filiale déficitaire espagnole, la volonté de croissance externe et l’amélioration de la marge brute sur l’activité principale de freelancing pourraient permettre à Freelance.com de tirer son épingle du jeu. Face à l’ensemble des informations connues à ce jour, on peut fixer un objectif de cours de 1.30 euros (capitaux propres + trésorerie = 1.2 euros par action) à moyen terme dans l’attente des informations semestrielles.
FB
Prochaine analyse sur la valeur lors des résultats semestrielles 2009

lundi 11 mai 2009

La première société française par actions : "La Société des Moulins du Bazacle"

La première société française de type « société anonyme » ou « société par actions » trouve son origine à Toulouse au XIIéme siècle, sept siècles avant la révolution industrielle. Il s’agit de « la Société des Moulins du Bazacle ».
A l’époque, Toulouse comptaient environ 60 moulins flottants dits à « nef » sur la Garonne. Ces moulins étaient répartis entre trois lieux distincts : La Daurade, Le Château Narbonnais et Le Bazacle. Les moulins « à nef » du Bazacle sont signalés pour la première fois dans un acte d’inféodation concédé par le prieur de la Daurade en 1177. Ces types de moulins étaient difficiles d’entretien, peu productifs et sensibles aux crues. Ils sont donc progressivement remplacés par des moulins fixes à la fin du XIIéme siècle. Vers 1180, les propriétaires des moulins du Bazacle reçoivent l’autorisation du prieur de la Daurade d’allonger leur chaussée (sorte de barrage) dans la direction du quartier Saint Cyprien. La chaussée du Bazacle faite de pieux de chêne traversait en biais la Garonne, du Bazacle jusqu’aux abords de l’Hôtel dieu St Jacques, sur une longueur d’environ 450 mètres. La construction des chaussées entraîne la substitution des moulins « à nef », par des moulins « terriers » construits sur la terre ferme. Le premier moulin de ce type est construit en 1183 à Toulouse.
La naissance des premières sociétés par actions et la concentration importante de moulins à Toulouse aux Moyen-âge résultent de plusieurs facteurs :
-La ville de Toulouse comptait entre 30.000 et 60.000 habitants avant la phase l’urbanisation du XIXéme siècle. Soit un potentiel de main d’œuvre et de débouché exceptionnel pour l’époque.
-La production céréalière était l’activité principale des exploitations agricoles de la région.
-La force motrice sans limite (sauf sécheresse) de la Garonne
-Des besoins en capitaux conséquents, afin de réaliser des investissements importants pour la construction, et l’entretien des moulins ainsi que des barrages. Ces moyens nécessaires à l’établissement et au fonctionnement des moulins étaient difficilement réunis par des propriétaires isolés. D’où l’orientation vers la voie du groupement.
Au alentour de 1250, le Bazacle comptaient 12 moulins « terriers ». Les différents propriétaires de ces moulins décident de s’unir et de créer une société commune par action : La société des Moulins du Bazacle. Chaque associé recevait en contrepartie de sa participation dans la société, un papier notarié appelé « Uchan » ou « Uchau ». La société était composée de 96 Uchaux (de octavum = un huitième). Chaque Uchan représentait un huitième de moulin. Les détenteurs de Uchaux sont appelés « Pariers ». Le parier désigne une personne possédant une part dans un fief ou un immeuble (terme juridique). Au XIIIéme siècle, la société des Moulins du Bazacle accepte donc la coexistence des droits de propriété individuels sur les parts des moulins, et le principe d’une société collective assurant la gestion des intérêts communs des pariers. Chaque parier, peut donc disposer et jouir de son uchan comme de tout autre bien immobilier. Les parts de la société pouvaient donc se transmettre librement par vente, donation ou héritage. Le prix de l’uchan était fixé en fonction du rendement du moulin et de son fonctionnement, ainsi que par l’environnement économique. Les parts se cèdent donc librement sans contrôle des autres associés.
En 1372, la société se transforme. Elle passe d’une société type « compagnie de meunier » à une société anonyme de type moderne. Un capital social unique est mis en place. De fait, les pariers ne possèdent plus des parts de moulins, mais des parts de la société possédant les moulins. Le droit de chacun des pariers porte donc sur l’ensemble de l’entreprise.
Pour gérer, cette société des administrateurs sont désignés. Ils s’occupent de la gestion matérielle de la société. Ils ont donc autorité sur les employés, pour la réception des sacs de grains à moudre, pour la restitution des farines (après prélèvement du droit de mouture de 1/16 éme), pour le règlement des dépenses (salaires, paiement des artisans pour réparation…).
Chaque année une assemblée est organisée. Lors de cette assemblée sont élus les administrateurs, le trésorier et le receveur des grains, postes clés dans la gestion des moulins. L’assemblée est chargée de déterminer la contribution des pariers aux dépenses communes (frais d’entretien et de réparation). Les pariers contribuent aux dépenses en fonction de leur participation dans la société, déterminée par leur nombre de parts ou « uchaux ». Si le parier ne contribue pas à payer sa part des dépenses communes, il risque que sa ou ses parts soient vendues ou saisies selon la procédure des ventes immobilières devant le Tribunal.
Au niveau des dividendes reçus, le montant est déterminé aussi en assemblée. Chaque parier reçoit en nature (c'est-à-dire en farine) sa part des bénéfices, toujours en fonction de sa participation. Le paiement en nature se fera jusqu’en 1840, date ou il passera en espèces. Les rendements générés par La Société des Moulins du Bazacle pouvaient atteindre entre 10 et 25% par an. Robert de Hesseln dans son « Dictionnaire universel de France » écrit en 1771 : que le moulin du Bazacle rapporte environ 120000 livres par an, soit à valeur constante (hors inflation) environ 1135000 euros.
La société des moulins du Bazacle regroupait environ 60 pariers, qui appartenaient pour la plupart aux catégories aisées de Toulouse. De nombreux pariers devinrent Capitouls.
La société des Moulins du Bazacle a fonctionné quasiment sans changement fondamental du XIVéme siècle au XIXéme siècle. A partir du XIXéme le terme « parier » disparaît pour devenir « actionnaire », et le terme « Uchaux » et remplacé par « actions ». Le nom de la société évolue. « La société des Moulins du Bazacle » devient « La société civile anonyme du moulin du Bazacle ». Les actionnaires tiennent toujours une assemblée générale annuelle pour prendre les décisions clés et pour nommer les administrateurs. La seule nouveauté vient de l’application du droit commercial en remplacement progressif des usages et coutumes. En 1876, La société des Moulins du Bazacle émet pour la première fois des actions nouvelles au nombre de 135, avec les mêmes droits que les anciennes. En 1887, le site et les équipements du Bazacle sont loués à « La Société Toulousaine d’électricité ». En 1888, La Société Toulousaine d’électricité transforme le moulin du Bazacle en usine hydroélectrique. La société Toulousaine d’électricité absorbera La Société civile anonyme du moulin du Bazacle. Cette fusion s’est terminée en 1910. La nouvelle entité s’appellera La Société Toulousaine d’électricité du Bazacle. Celle-ci passera sous le contrôle du groupe Reille, via son adossement à la Société Pyrénéenne d’énergie électrique. Elle disparaîtra en 1946, dans le cadre de la nationalisation de l’électricité en France.
Ancêtre des sociétés cotées et des sociétés anonyme de droit moderne, La Société des Moulins du Bazacle est un exemple de réussite économique sur prés de huit siècles.


FB


Sources :
-«Aux origines des sociétés anonymes. Les moulins de Toulouse aux Moyen-âge» de Germain Sicard, 1953.
-«Dictionnaire Universel de France» par Robert de Hesseln, 1771.
-«La Société des Moulins du Bazacle première société par actions»
http://www.bazacle.org//index.php?option=com_content&task=view&id=9&Itemid=15
-«Histoire de la Bourse de Paris», Euronext.
http://www.euronext.com/editorial/wide/editorial-1989-FR.html
 
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